Les rumeurs qui pourrissent les campagnes de Donald Trump et Hillary Clinton

Les rumeurs qui pourrissent les campagnes de Donald Trump et Hillary Clinton

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Par Salomé Vincendon

Publié le

Vous connaissiez les rumeurs sur la perruque de Donald Trump ou les tricheries d’Hillary Clinton ? Ce n’est rien comparé à ce qui circule, depuis des années parfois, aux États-Unis sur les deux candidats à l’élection présidentielle.

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Hillary Clinton a dernièrement été accusée d’avoir triché pendant le débat télévisé du 26 septembre face à Donald Trump, photos à l’appui. Cependant, cette rumeur n’est rien comparée à celles qui la suivent depuis des années. Donald Trump n’est pas en reste sur le sujet.

Dans un pays aussi conservateur que les États-Unis, un soupçon de divorce peut rapidement donner une mauvaise image à un candidat. Alors quand certaines sources affirment qu’Hillary Clinton serait lesbienne et aurait subi plusieurs avortements, ou quand d’autres supposent que Donald Trump finance une association soutenant la pédophilie, les détracteurs peuvent espérer infliger de gros dégâts aux candidats dans les sondages, ou au moins marquer les esprits. Et la plupart du temps, ça fonctionne. Même 20 ans après les premières allégations, une partie de la population croit toujours en leur véracité et les ressort dès que possible.

Hillary Clinton : lesbienne et infidèle

  • L’une des premières grandes rumeurs sur la candidate démocrate remonte à 1992, quand son mari Bill faisait lui-même campagne pour devenir président. Comme elle a toujours soutenu la cause LGBT et qu’elle ne paraissait pas très proche de son mari, une rumeur s’est répandue dans la presse selon laquelle Hillary Clinton était lesbienne, un ragot tenace qui ressurgit assez régulièrement. Le site The Frisky a d’ailleurs recensé le nombre de fois où ce bruit de couloir avait ressurgi, ces dernières années. À chaque fois une nouvelle source ou une nouvelle supposition vient alimenter cette théorie désormais bien connue aux États-Unis. En 2007 par exemple, elle aurait eu des relations homosexuelles avec Huma Abedin, l’une de ses proches collaboratrices. Certains tweets récents sur le sujet prouvent que des Américains prennent encore aujourd’hui cette rumeur pour une réalité.

“Rappel : La fausse épouse d’Anthony Weiner [ancien élu démocrate à la Chambre des Représentants, marié à Huma Abedin ndlr] est l’amante lesbienne d’Hillary Clinton, et son assistante personnelle.”

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“Je n’ai pas eu de relations sexuelles avec cette femme, ma femme, en revanche, oui.”

“Elle n’arrive même pas à être honnête sur le fait qu’elle est lesbienne.”

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  • Selon une théorie récurrente sur Bill et Hillary Clinton, les deux politiciens ne formeraient pas un couple traditionnel. Ils seraient de tendance libertine et ne resteraient ensemble que pour les caméras conservatrices des États-Unis.  En 2004, dans un article paru dans le Washington Times, Jack Wheeler (un ancien conseiller du président Reagan) affirmait qu’ils auraient un pacte : “Il peut la tromper avec des femmes, et elle peut le tromper avec des femmes (et occasionnellement avec des hommes)… oui, elle est bisexuelle.” Pour d’autres, leur fille, Chelsea Clinton, ne serait pas de Bill, mais d’un certain Webster Hubbell, ancien maire de Little Rock (Arkansas). Des sites, majoritairement à charge contre les démocrates ou la candidate, s’amusent même à réaliser des photomontages censés prouver la ressemblance entre Chelsea Clinton et son “véritable père biologique”.
  • Plus récemment, en mars 2016, Sally Miller, une supposée ancienne maîtresse de Bill Clinton, a déclaré à The American Mirror, qu’Hillary Clinton avait subi plusieurs avortements. C’est Bill Clinton en personne qui le lui aurait confié, tout comme le fait qu’elle était lesbienne : “Elle a été une imposteur pendant toutes ces années”, assure Sally Miller. Dans la même interview, elle déclare également que Chelsea Clinton aurait été conçue uniquement pour faciliter la carrière de ses parents. Une information qui sortirait, une fois encore, directement de la bouche de Bill Clinton himself.

Donald Trump : soutien des pédophiles, horrible patron et drogué

Si Hillary a eu, et a encore, le droit à des histoires blessantes sur sa famille et sa sexualité, les rumeurs sur Donald Trump portent plutôt sur son boulot et son argent. En plus de la légende urbaine sur sa perruque, qu’il a tenu à démentir plusieurs fois, c’est lors des primaires républicaines qu’il a subi le plus d’attaques diffamatoires, notamment pour son refus de dévoiler sa déclaration de revenus.

  • Un utilisateur de Reddit a notamment lancé la rumeur selon laquelle Donald Trump ne veut pas dévoiler sa feuille d’impôts parce qu’il aurait donné des milliers de dollars à la North American Man/Boy Love Association (Nambla), une organisation homosexuelle qui réclame le retrait d’une limite d’âge minimum pour avoir des rapports sexuels. Une association pédophile en somme. L’information a par la suite été grandement relayée sur Twitter et fait douter beaucoup d’électeurs potentiels.

Tout le monde raconte que Donald Trump a donné à la Nambla, je l’entends de la part de beaucoup de personnes. Pourquoi ne le nie-t-il pas ?

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Est-ce que Trump a donné de l’argent à la Nambla et que c’est pour ça qu’il refuse de révéler sa feuille d’impôts ? Je ne dis pas que j’y crois, mais je n’arrête pas d’en entendre parler.”

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  • Lors des primaires républicaines également, plusieurs informations ont circulé sur le fait que Donald Trump pourrait abandonner sa campagne. De nombreux articles décrivent ce qu’il se passerait si Donald Trump quittait la campagne. Ainsi, Business Insider titre l’un de ses papiers par : “Voilà ce qui arrivera si Trump quitte la course à la présidence“. Pour sa part, la chaîne de télé CNBC verse dans la fiction politique : “Ce qu’il se passerait si un candidat — disons Donald Trump — abandonnait la course à la présidence”. Le candidat n’a pourtant jamais évoqué son départ de la campagne.
  • Selon d’autres rumeurs, l’équipe du candidat républicain serait maltraitée et surchargée de travail. John Harwood, journaliste chez CNBC a notamment tweeté un message assez effrayant sur le sujet, citant Paul Manafort, ancien directeur de campagne de Donald Trump : “L’ami de longue date Paul Manafort, directeur de campagne de Trump : ‘Manafort ne défie plus Trump désormais. Fait son taf machinalement. Personnel suicidaire.’ 

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  • Un bruit de couloir sur sa conso de médicaments, dans les années 1980, a refait surface ces derniers temps. L’information a été balancée pour la première fois en 1992, par le magazine satirique Spy. Elle fut relayée ensuite dans une biographie non autorisée du magnat de l’immobilier, Lost Tycoon, parue en 1993, dans laquelle l’auteur Harry Hurt écrit : “Les médicaments de régime que [Donald Trump] prenait sous forme de pilules ne faisaient pas que réduire son appétit mais lui offraient un sentiment d’euphorie et une énergie illimitée.” Des informations que l’on retrouve en 2016 sur certains sites peu fiables et des forums qui insistent sur le fait que ces médicaments sont à base d”amphétamines.

Ces rumeurs reçoivent rarement de réponses de la part des candidats, mais dès qu’elles paraissent plausibles, elles restent attachées à eux pour un moment et peuvent être ressorties n’importe quand. Dans tout ce qui circule aux États-Unis, on vous épargne les théories les plus improbables comme celle, au hasard, affirmant qu’Hillary Clinton serait un robot.