Sur Facebook, les femmes dénoncent les abus sexuels

Sur Facebook, les femmes dénoncent les abus sexuels

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Par Aline Cantos

Publié le

Un mouvement viral

En affichant elles-mêmes ces pictogrammes ou en les voyant sur d’autres profils, les femmes pourraient être incitées à parler, à cesser de taire ces actes sans pour autant avoir honte d’évoquer le sujet. D’ailleurs, l’initiative elle-même semble venir d’une seule personne ayant osé parler du sujet.
Parti d’un message posté sur un groupe Facebook destiné aux cosmétiques, le mouvement s’est forgé suite à un nombre de réactions que l’auteur du post n’avait pas anticipé. Quand le groupe, qui recense plus de 4 600 membres, a vu le post apparaître, ce sont des centaines de commentaires qui s’y sont ajoutés, témoins de l’ampleur du phénomène.
Sortie de la sphère confidentielle dans laquelle elle est née, la campagne est devenue virale sur les réseaux, Twitter étant venu appuyer le mouvement grâce à des utilisateurs répandant des hashtags évocateurs. #Outloud (littéralement “à haute voix”), #Konurtala (“Les femmes parlent”) and #þöggun (“Silence”) sont autant de mots-clés repérés par le Telegraph sur le réseau aux 140 caractères.

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Inciter à dénoncer la violence sexuelle

Le mouvement témoigne d’une volonté de voir la honte changer de camp, d’accompagner les femmes dans leur démarche de verbalisation. En septembre dernier, L’Express dévoilait déjà qu’une fille sur dix avait été victime d’abus sexuels avant ses vingt ans. Des chiffres basés sur un rapport alarmant de l’UNICEF qui dépasse les frontières puisque l’enquête a été menée à échelle mondiale.
Les violences, bien que plus régulières chez les femmes, touchent aussi les hommes. Une enquête de “Stop le déni” menée sur 1210 personnes âgées de 15 à 72 ans a démontré qu’un homme français sur quatorze avait aussi été victime d’abus sexuel. Une réalité qu’il est bien souvent difficile de dénoncer pour les victimes.
Avec un principe simple et une viralité permise par la rapidité de circulation de l’information sur les réseaux sociaux, la campagne islandaise a cependant toutes les clefs en main pour mobiliser et sensibiliser les populations au sujet des violences sexuelles.