Les animaux sont victimes de braconnage dans une grande partie des sites protégés

Les animaux sont victimes de braconnage dans une grande partie des sites protégés

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Le pangolin, l’une des espèces les plus braconnées dans le monde et classé “en danger critique” par l’IUCN,(©David Brossard/Flickr)

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Par Jeanne Pouget

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Selon un rapport publié mardi 18 avril par le Fonds mondial pour la nature (WWF), les 200 sites naturels classés au patrimoine mondial de l’Unesco sont le théâtre de braconnage, d’exploitation forestière et de pêche illégale.

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Selon le rapport “Pas à vendre” publié par le WWF, 30 % des sites classés au Patrimoine mondial de l’Unesco sont menacés par le trafic d’espèces sauvages. Les lieux pourtant préservés et protégés qui abritent des milliers de plantes et d’espèces rares comme par exemple près d’un tiers des tigres à l’état sauvage et 40 % de tous les éléphants d’Afrique. Ils constituent parfois les derniers habitats pour des espèces menacées comme le rhinocéros de Java en Indonésie ou le marsouin de Californie dans le golfe du Mexique. “Ces activités destructrices mettent à la fois en péril les espèces qui vivent sur ces sites et les communautés locales dont les moyens de subsistance en dépendent”, note l’ONG.

Le braconnage d’espèces sauvages au premier plan

D’après le rapport, le braconnage des espèces vulnérables et menacées, au premier rang desquelles les éléphants, les rhinocéros et les tigres, est signalé dans au moins quarante-trois sites du Patrimoine mondial, tandis que des cas d’exploitation forestière illégale d’espèces végétales précieuses, comme le bois de rose et l’ébène, sont recensés dans vingt-six sites. Quant à la pêche illégale, elle est rapportée dans dix-huit des trente-neuf sites marins et côtiers.

“Les sites du Patrimoine mondial ont une valeur universelle. Et pourtant celle-ci ne semble pas reconnue de tous puisque ces espaces naturels sont encore menacés par des activités industrielles destructrices. Les espèces qui y vivent sont aussi victimes du commerce illégal et de surexploitation des ressources qui ont lieu sur ces sites. […] Les gouvernements doivent redoubler d’efforts pour contrôler le commerce illégal des espèces sauvages avant qu’il ne soit trop tard”, alerte Marco Lambertini, directeur général du WWF International.”

Le WWF estime que le braconnage de l’éléphant, par exemple, prive chaque année le continent africain de 25 millions de dollars de recettes touristiques (23,5 millions d’euros). Un manque à gagner pour absolument tout le monde donc. L’ONG en appelle ainsi à une meilleure collaboration entre les organes de gouvernance de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) et de la Convention du patrimoine mondial pour mettre fin au commerce illégal sur les sites classés.

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