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Le modèle de la pub “sous la jupe” de Calvin Klein répond aux critiques

Le modèle de la pub “sous la jupe” de Calvin Klein répond aux critiques

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Par Lydia Morrish

Publié le

Après la réponse de la principale intéressée, la mannequin Klara Kristin, notre journaliste décrypte les enjeux cachés dans la polémique suscitée par la photo “sous la jupe” de la campagne Calvin Klein.
La modèle Klara Kristin a répondu aux critiques sur la photo dite “sous la jupe” de la campagne Calvin Klein. Dévoilant une esthétique hypersexualisée, l’image avait fait beaucoup parler, notamment sur Twitter. Klara Kristin a posté sur Instagram l’image accompagnée d’une déclaration dans laquelle elle réfute les remous suscités par la campagne. Elle a écrit :

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“J’aime cette photo que @harleyweir a prise de moi… Tous ces débats me disent que certaines personnes sont très aliénées et ont vraiment peur du corps de la femme… Sois toi-même, aime-toi toi-même et sois fière de ta sexualité.”


C’est amusant de voir comment dans la lutte contre l’exploitation, l’objectivation et la domination sexuelle, on passe toujours à côté du véritable problème.
Calvin Klein cherche à faire sensation avec sa nouvelle campagne pour sa collection printemps. Par ces photos, la marque illustre une réalité attristante : le sexe fait vendre. Parmi les photos de sa collection, on trouve Kendall Jenner avec un pamplemousse, mais aussi une image perturbante d’une paire de fesses dans un jean à l’envers. Mais une photo a particulièrement dérangé.

La fusée du politiquement correct

Une lutte pour le contrôle du corps des femmes

Cette image n’est certes pas un exemple de publicité féministe, et ce n’est pas ce que je défends. D’ailleurs cette photo n’est en rien censée receler un message complexe et profond. Et je suis à peu près certaine que ce qui a décidé les directeurs de la création à la choisir, ce n’est pas son sens profond politique, mais sa capacité à faire vendre des culottes comme des petits pains.
Mais il faut arrêter. Cette pub n’est pas sortie tout droit d’un “fantasme de pédophile”. Le mannequin a 22 ans. Et ces commentateurs qui expliquent qu’on l’a intentionnellement rendue plus jeune (qu’est-ce que le maquilleur a fait au juste ?) me demanderaient-ils de quitter un bar et d’abandonner là ma bière sous le prétexte que j’ai l’air plus jeune ? Le mannequin a certes l’air jeune, mais faire moins que son âge est le lot commun de nombreuses personnes de 22 ans. Le portrait sexualisé d’une femme ne renforce pas plus les stéréotypes destructeurs que les pubs pour les voitures, les adoucissants ou la cire dépilatoire. Une fois qu’on se souvient que la pub est foncièrement mauvaise et qu’elle emprisonne les femmes dans un cliché, on se rend compte que la photo d’une femme majeure libre sexuellement ne peut pas être si nocive.
La guerre menée contre cette campagne est un autre exemple de cette lutte innée pour le contrôle du corps et de la vie sexuelle des femmes. Est-ce qu’il y a là une vraie volonté d’aider la sexualité féminine, de rejeter l’exploitation et de promouvoir l’égalité ? Mouais.
Que la police d’Internet se batte contre la photo d’une fille de 22 ans en slip dans une pub pour des sous-vêtements renforce l’envie d’autres hommes de contrôler l’apparition ou non du corps des femmes dans l’espace public. Comme toujours. Et c’est bien ce que nous prouve la campagne déchaînée contre cette pub.

A photo posted by Calvin Klein (@calvinklein) on


Traduit de l’anglais par Dario

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