Un conducteur américain affirme que l’Autopilot de sa Tesla l’a sauvé

Un conducteur américain affirme que l’Autopilot de sa Tesla l’a sauvé

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Par Thibault Prévost

Publié le

Victime d’une embolie pulmonaire au volant de sa voiture Tesla, un Américain explique avoir été conduit à l’hôpital par le pilote automatique du véhicule.

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En mai dernier, la fonction de pilote automatique présente sur les voitures Tesla connaissait son premier grand échec avec la mort — très médiatisée depuis son annonce le 30 juin — d’un conducteur ayant activé le dispositif de pilote automatique de sa Tesla (qui reste pour le moment éteint par défaut sur tous les modèles de la marque).

Et tant pis si, quelques jours après l’accident, on apprenait que ledit conducteur était non seulement en excès de vitesse, mais tranquillement en train de regarder le DVD d’un film Harry Potter au volant. Le mal était fait. Et Elon Musk, l’hyperactif PDG de Tesla, devait rappeler au monde que la fonction appelée “Autopilot” et qui équipe ses voitures n’était encore qu’une aide à la conduite et non un dispositif entièrement autonome. Cette fois-ci, cependant, le pilote automatique s’est trouvé un nouvel attaché de presse : Joshua Neally, un avocat américain de 37 ans.

Le 26 juillet, comme chaque jour, l’homme se rend à son domicile depuis son lieu de travail au volant de sa Tesla Model X pour un trajet de 45 minutes. À quelques kilomètres de chez lui, raconte l’homme à Slate, il ressent une violente douleur, “comme une barre de fer à travers la poitrine” et ne parvient plus à respirer. Il appelle alors sa femme et, entre deux expirations désespérées, décide de se rendre aux urgences. L’hôpital le plus proche est à une trentaine de kilomètres. Joshua Neally ne se souvient pas du reste du trajet, mais il parvient néanmoins à se garer devant les urgences et se faire prendre en charge. Diagnostic : embolie pulmonaire. Les médecins lui disent qu’il a de la chance d’être en vie. Il leur rétorque qu’il a de la chance d’avoir une Tesla.

“500 000 vies sauvées par an”, mais là n’est pas la question

Car pour Joshua Neally, il n’y a aucun doute : il doit sa vie au pilote automatique de sa voiture, qui reste activé tant que le conducteur garde les mains sur le volant. “Je suis absolument convaincu que l’Autopilot m’a aidé”, affirme-t-il ainsi au journal local The Springfield News-Leader. Dans les faits, difficile de savoir dans quelle mesure le programme d’assistance à la conduite, que Tesla s’obstine à décrire comme une version “bêta”, a effectivement “conduit” l’homme jusqu’à l’hôpital.

Néanmoins, que les bénéfices de l’outil soient avérés ou non, l’histoire rétablit l’équilibre médiatique au sujet de l’innovation controversée, dont les dangers n’ont cessé d’être mis en avant ces derniers mois, alors même que plusieurs vidéos de dash campostées sur YouTube, vantent les capacités du système à sauver ses conducteurs de collisions certaines.

Malgré les avancées indéniables de la conduite autonome, la technologie n’est pas encore prête à remplacer pour de bon les conducteurs, et les obstacles qui se dressent sur le chemin de l’automatisation totale sont nombreux et ardus. Selon Elon Musk, l’Autopilot de Tesla a le potentiel de sauver 500 000 vies par an s’il était déployé dans le monde entier.

Un accident mortel en 200 millions de kilomètres

Une statistique bien entendu impossible à vérifier, d’autant que Tesla refuse de rendre publiques les méthodes de test de son système ou ses résultats. Tout ce que l’on sait de Tesla, c’est que l’Autopilot a été activé sur 200 millions de kilomètres avant de connaître son premier accident mortel, ce qui suffirait à n’importe quel conducteur humain pour obtenir un bonus d’assurance extraordinaire.

Comme l’explique le journaliste de Slate Will Oremus, dans un excellent papier sur la question, le système de Tesla, comme tout logiciel informatique, ne  pourra qu’être amélioré avec le temps, mais au fond la question n’est pas là : comme avec les voitures autonomes de Google, la question est de savoir quand le grand public, les gouvernements et les compagnies d’assurance seront prêts à accepter qu’on puisse aussi bien être sauvé que tué dans une voiture en pilote automatique. Avec, néanmoins, beaucoup plus de chances d’être sauvé.