Rentrée des classes politiques : cette semaine, les 148 députés réélus et les 429 petits nouveaux ont fait leur (r)entrée à l’Assemblée nationale. Uniforme, chamailleries et découvertes : décryptage.
Cette semaine, les 429 nouveaux députés et les 148 réélus font leur (r)entrée sur les bancs de l’Assemblée nationale. Mardi 20 juin, les députés de la France insoumise ont fait du bruit, accompagnés de leur leader, Jean-Luc Mélenchon. Le Front national, lui a fait son entrée aujourd’hui, sous la chaleur écrasante de cette canicule. Les députés de La République en marche se sont précipités au Palais Bourbon, malgré la consigne qui leur avait été donnée de ne pas y aller tous en même temps, comme le raconte Libération. Tenue correcte exigée, appréhension des journalistes et premières querelles : retour sur cette semaine de rentrée des classes, qui nous rappelle de doux souvenirs de septembre.
À voir aussi sur Konbini
Quand t’as oublié ton uniforme
À l’Assemblée nationale, il y a un dress code de rigueur et la cravate est obligatoire. Ces messieurs nouvellement députés se voient donc obligés d’adopter ce petit bout de tissu si symbolique. Peu habitué à porter la cravate, Alexis Corbière s’est fait aider par Jean-Luc Mélenchon. Même si cette obligation n’est pas inscrite dans le règlement de l’Assemblée, un compte rendu d’une réunion de 2008 préconise “le port obligatoire de la cravate dans l’hémicycle”, afin que les députés aient “en toutes circonstances une tenue respectueuse des lieux”.
Même François Ruffin, qui a plutôt l’habitude de porter des T-shirts “Bernard Arnault” ou “Bolloré”, est donc bien obligé de la porter. Mais le réalisateur de Merci Patron ! en portera une “avec des motifs de Lafleur la marionnette amiénoise, ce personnage qui a pour fonction de botter le cul aux notables”, a expliqué l’élu d’Amiens au Huffington Post. Comme quoi, même obligés de porter l’uniforme, certains arrivent toujours à se différencier.
Je prête ma cravate à @alexiscorbiere pour la photo officielle. pic.twitter.com/lmeTkf8wMU
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 20 juin 2017
Quand tu tacles l’autre classe dès la rentrée
La guerre des gangs a lieu partout. De la cour de récréation aux jardins du Parlais Bourbon, la rentrée est l’occasion de tacler son adversaire et d’instaurer, dès le départ, un rapport de force. C’est ce qu’a fait Jean-Luc Mélenchon en cette journée ensoleillée. “J’ai vu le matheux, je vais lui expliquer le contrat de travail”, a balancé celui qui vient d’être élu député pour la première fois, au sujet de Cédric Villani, célèbre mathématicien élu député de La République en marche (LREM). L’intéressé lui a répondu sur Twitter, sans cacher son ironie. L’ambiance à venir est annoncée.
Cher @JLMelenchon, Directeur de l'IHP, j'en ai vu des contrats de travail... mais c'est tjs un plaisir de recevoir des cours particuliers ! https://t.co/Zu5JWcnK4G
— Cédric Villani (@VillaniCedric) 20 juin 2017
Classe découverte : le système médiatique
Ceux qui n’avaient jamais parcouru les couloirs l’Assemblée nationale (à part pendant la Journée du patrimoine) y ont rencontré une espèce qu’ils n’avaient jusqu’alors que très peu côtoyée : les journalistes. Ils étaient présents en nombre ce mardi matin, et certains élus ne savaient pas vraiment comment les appréhender. “Il va peut-être me falloir un deuxième portable, non ?”, s’est inquiété Jean-Noël Barrot, député LREM des Yvelines auprès de la journaliste de Libération qui couvrait l’événement. Le nouveau député était visiblement inquiet d’avoir donné son 07 à tous les journalistes qui le lui avaient demandé.
"J'ai fait la 1ère matinale de ma vie ce matin!",
— Théo Maneval (@TheoManeval) 19 juin 2017
"-on peut avoir votre numéro?
-ça se fait ca?"
Les nvx élus découvrent les journalistes ☺️ pic.twitter.com/GfV730xmu1
Quand tous tes potes ont été virés du lycée
Luc Carvounas s’est dit “ému” de retourner à l’Assemblée nationale. Et pour cause, le sénateur-maire socialiste d’Alfortville est l’un des rares résistants qui n’a pas subi la raclée infligée à son parti par La République en marche. Avec seulement 29 députés, le groupe parlementaire du Parti socialiste a rétréci comme peau de chagrin et Carvounas se sent un peu seul, à la gauche de la classe.
Emu d'entrer à #AN Pour moi le Grpe Ps ne doit ni se revendiquer de la Majorité #Macron ni voter la confiance au Gvt pic.twitter.com/U3zGwzdsBu
— Luc Carvounas (@luccarvounas) 19 juin 2017
Les petits nouveaux contents d’être là
En première ligne ce mardi, la France insoumise et ses 17 députés, pour le moins heureux de faire leur entrée à l’Assemblée nationale. “N’en faites qu’à votre tête”, leur a dit leur leader Jean-Luc Mélenchon. Clémentine Autain et François Ruffin se sont d’abord assis sur un poteau, avant d’aller trouver leur nouveau siège de velours rouge.
Arrivée à l'Assemblée nationale. À la fin c'est nous qu'on a... pic.twitter.com/pzBd4YT8nd
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) 20 juin 2017
Celui qui vient de loin
Le député polynésien Moetai Brotherson a débarqué au Palais Bourbon en sandales, short et chemise à fleurs – une tenue qui contraste avec les costumes et cravates de ses nouveaux camarades de l’Assemblée. Le leader autonomiste s’est fait remarquer : il ne lui reste plus qu’à se présenter.
Arrivée en sandales, short et chemise colorée pour le député polynésien Moetai Brotherson, gendre d'Oscar Temaru pic.twitter.com/vfypsiVaEr
— JeanBaptiste Daoulas (@jbdaoulas) 20 juin 2017
Le carnet de vie scolaire de l’Assemblée nationale
Les nouveaux députés ont reçu leur pass (pratique pour la cantine).
À l'Assemblée nationale. Grâce à vous. pic.twitter.com/7bYJAbJ1Ir
— Saïd Ahamada (@saidahamada) 20 juin 2017
Gadgets : la mallette et la cocarde
Dans la fameuse mallette magique que reçoit chaque député, on trouve le règlement interne, une écharpe tricolore et une cocarde (à arborer pour les cérémonies). Elle a l’air d’en amuser certains, étonnés devant cet objet vieux comme l’Assemblée.
Matthieu Orphelin découvre sa mallette: "la cocarde existe encore, je vais la mettre sur mon vélo!" pic.twitter.com/NFr8EjVcHj
— LaureEquy (@LaureEquy) 20 juin 2017
Quand t’es vraiment pas content du plan de classe
On ne choisit pas toujours sa voisine de table…
Mardi prochain, Melenchon sera assis à côté de Ménard. #ambiance
— Matthieu Verrier (@MattVerrier) 20 juin 2017
Et puis il y a ceux qui ont tennis…
Comme à l’école, il y en a toujours qui ont de bonnes excuses pour sécher.
A la Baule, la députée LREM ira à l'AN, "mais pas mercredi". Elle veut d'abord "faire un peu de tennis" avec ses enfants. (cc @AntoineDen) pic.twitter.com/0YsdFOGOnq
— Raphaël Godet (@Raphaelgodet) 19 juin 2017