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La France autorise l’exportation d’un pesticide interdit vers des pays en développement

La France autorise l’exportation d’un pesticide interdit vers des pays en développement

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(©Public Eye)

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Par Jeanne Pouget

Publié le

“Une violation des droits de l’homme” pour l’ONU

Selon l’organisation Public Eye, l’atrazine fait partie des pesticides les plus toxiques au monde. Ce perturbateur endocrinien affecterait le système reproducteur et augmenterait les risques de cancer. En janvier 2016, le magazine Cash Investigation avait enquêté sur les produits phytosanitaires, dont l’atrazine, et démontré que malgré leur interdiction, ces substances avaient durablement contaminé notre environnement, jusqu’à se retrouver dans les aliments, l’eau du robinet et même l’air. Malgré cette triste réputation (bien méritée), la molécule continue néanmoins d’être autorisée dans une soixantaine de pays, dont les États-Unis, argument sur lequel s’appuie la firme Syngenta pour justifier son droit de l’exporter. Un produit toxique mais bon marché, qui rapporterait des milliards d’euros par an aux multinationales qui la commercialisent. 
Pour Public Eye, le fait d’exporter ailleurs des produits interdits en Europe constitue “un double standard scandaleux” et une violation de la Convention de Bâle, traité international qui interdit le transfert de déchets dangereux des pays développés vers les pays en développement. Or, celle-ci ne prévoit pas de sanctions à l’égard des pays qui ne respectent pas leurs engagements. Selon les rapporteurs spéciaux des Nations unies qui se sont penchés sur la question récemment, “le fait d’exposer la population d’autres pays à des toxines dont il est avéré qu’elles provoquent de graves problèmes de santé et peuvent même entraîner la mort, constitue de toute évidence une violation des droits de l’homme”

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