La Chine incite une application mesurant la qualité de l’air à revoir son barème à la baisse

La Chine incite une application mesurant la qualité de l’air à revoir son barème à la baisse

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(©Let Ideas Compete/Flickr)

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Par Jeanne Pouget

Publié le

L’application de mesure de la qualité de l’air en temps réelle pour smartphone Air Matters a été gentiment sommée d’arrêter de signaler des taux de pollution supérieurs au seuil officiel. 

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Depuis plusieurs semaines, la Chine est sous le coup de plusieurs alertes graves à la pollution. Entre alertes rouges, vidéos de smog diffusées sur Internet et populations encouragées à rester chez elles et à se munir d’un purificateur d’air… Bref, tout ça n’est pas glorieux et forcément, à force, ça commence à faire tâche. Alors quand, en plus, une application pour smartphone spécialisée dans la qualité de l’air enregistre des taux de pollution supérieurs à ceux diffusés par le gouvernement, les autorités chinoises grincent des dents.

Wang Jun, l’un des ingénieurs du logiciel de l’application Air Matters affirme ainsi au site Sixth Tone que son équipe a reçu un appel téléphonique le 5 janvier dernier de la part de l’un des bureaux de la protection environnemental du pays. L’objet de cet appel ? Ordonner purement et simplement à l’entreprise de limiter l’indice maximal de la qualité de l’air dans le pays à 500. À titre indicatif, l’indice de la qualité de l’air est mesuré différemment selon les pays ; en Chine, il comprend six paliers dont le plus à risque – “air sévèrement pollué” –commence à +300, et signifie que la santé des habitants est sévèrement en danger.

Pas de pollution supérieure à 500

Ainsi en Chine, même si le taux de pollution est supérieur à 500 (ce qui dépasse déjà le taux le plus sévère), la limite pour informer le public s’arrête là. Après tout, pourquoi s’encombrer avec ce genre de détails quand l’air est déjà saturé de particules fines…

Wang Jun explique que l’application avait été mise à jour le 4 janvier – soit la veille de l’appel téléphonique – pour permettre d’enregistrer la pollution au-delà de ce seuil officiel. Une mise à jour bénigne mais qui n’est pas passée entre les filets du gouvernement. “Nos utilisateurs réclamaient le nombre exact”, justifie Wang Jun. S’il refuse de communiquer le nom de la province dont est venue de l’appel, il laisse néanmoins entendre qu’il s’agit de l’une des plus polluées du pays. Il ne fait pas bon de trop s’attarder sur la pollution en Chine. La semaine dernière déjà, un tweet de l’internaute Chas Pope diffusant un time lapse du smog à Pékin semblait avoir été l’objet d’une censure sur le réseau social Weibo.