Kim Dotcom : game over ?

Kim Dotcom : game over ?

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Par Théo Chapuis

Publié le

Je suis sans défense et ils [les juges] veulent profiter de la situation pour révoquer ma caution […] Ils m’ont vidé les poches […]. Ceci pourrait être ma dernière apparition publique et si je retourne en prison, vous pourrez le dire à tout le monde.

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L’aventure politique

Tant qu’à faire, autant rentrer dans la politique de plain-pied. C’est pourquoi en mars 2014, Dotcom lançait son propre mouvement politique : le Parti d’Internet. Il le décrivait comme “un mouvement destiné à ceux qui se préoccupent de l’avenir numérique et qui souhaitent une société ouverte, libre et équitable”. A cette occasion, nous avons demandé à Nicolas Falempin, co-secrétaire national du Parti Pirate en France, ce qu’il pensait d’un tel mouvement de la part de cet ancien prodige du Chaos Computer Club. Voilà ce qu’il déclarait à ce propos :

Tout comme lui, nous luttons pour la protection de la vie privée, contre le big data… La revendication d’un meilleur accès à Internet, aussi : il y a dix ans, on nous promettait la fibre optique dans toute la France. Aujourd’hui, c’est encore reporté à dans dix ans.

Or, l’homme politique français avouait ses doutes quand à une véritable compatibilité de son parti avec celui de l’entrepreneur germano-finlandais : “Il est dans le partage, les droits d’auteur, il n’est pas pour un changement de société global.” En cause aussi, son côté “incontrôlable”, son “passé criminel” et l’image de self-made man aussi richissime qu’insolent qu’il cultive amoureusement – sans parler de son amour inconditionnel pour lui-même. Nicolas Falempin déclarait encore :

Je ne vois pas comment travailler avec une personnalité aussi visible médiatiquement que la sienne :  il veut devenir un chef et nous sommes un parti libertaire – sans être anarchistes, toutefois. C’est-à-dire qu’on est d’accord qu’il faut un pouvoir, mais un pouvoir partagé. En évitant un système avec un seul chef tout en haut.

“Maintenant, je suis un paria”

Malgré une quantité d’argent considérable investie dans son parti, ça va de plus en plus mal pour Kim Dotcom. Avant d’essuyer une déconvenue aux élections législatives de septembre, ses avocats le lâchent en plein vol, avant que sa femme ne fasse ses valises à son tour. Aujourd’hui, selon l’AFP, il semble regretter d’avoir tenté ce passage en politique :

Avant de me lancer en politique, j’étais populaire en Nouvelle-Zélande. Tout le monde me soutenait. Mais le Premier ministre et son parti m’ont attaqué de manière odieuse, me faisant passer pour un nazi et affirmant que je m’engageais uniquement pour empêcher mon extradition. Maintenant je suis un paria.

Un paria, peut-être pas. Mais un type qui a de vrais soucis, sans doute : la justice américaine l’accuse d’avoir amassé 175 millions de dollars américains (environ 140 millions d’euros) sur le dos de copies piratées de films de cinéma, de programmes télévisés et d’autres contenus, via Megaupload.
Libération rappelle que l’homme d’affaires est réputé pour son style de vie extravagant : Dotcom vit dans la “Dotcom mansion” (en photo ci-dessus), luxueux manoir à proximité d’Auckland où la police a saisi entre autres une Cadillac rose de 1959 et une Rolls Royce Phantom, ainsi que des œuvres d’art de prix.
Dans sa déclaration du jour, il le reconnaît, un tel train de vie peut finir par agacer : “Voyager en jet privé et rouler dans des voitures immatriculées “DIEU”, “DEFONCE” et “MAFIA” n’est certainement pas le meilleur moyen de faire profil bas”. Non Kim. Certainement pas.