Au Japon, un robot bouddhiste accompagne les défunts dans l’au-delà

Au Japon, un robot bouddhiste accompagne les défunts dans l’au-delà

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Source : NipponNewsNet / Youtube

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Par Pierre Schneidermann

Publié le

Accusés de piquer nos jobs dans la vie matérielle, les robots pourraient aussi servir d’intercesseurs avec l’au-delà. L’idée vient du Japon, forcément. Vous êtes morts de rire ? Attendez de lire.

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Tokyo, Japon, août 2017. Comme chaque année se tient la Life Ending Industry EXPO, un grand salon pour les professionnels de l’industrie funéraire. On y trouve plein de choses réjouissantes : des cosmétiques dernier cri pour embellir les cadavres, des cercueils en libre accès, des concours d’embaumement, ou encore des urnes de luxe designées, à titre d’exemple, par Swarovski. Il y a également des démonstrations de rituels bouddhiques effectuées par des prêtres.

Cette année, un petit robot bien connu des Japonais est venu pointer ses circuits dans ce commerce pourtant très humain. Les raisons de son infiltration sont à la fois amusantes, provocantes et désolantes : Pepper – qui s’est déjà illustré dans les banques et les sushi shops – officie aujourd’hui comme prêtre bouddhiste. Imperturbable, il récite des soutras et joue du tambour. Le programme du robot a été développé par Nissei Eco, une entreprise initialement spécialisée dans le moulage de plastique et depuis peu versée dans le business des pompes funèbres.

On aurait fortement envie de croire qu’il s’agit d’un coup de com’, mais non, il faut s’y résigner la mort dans l’âme, ce robot-prêtre pourrait bien avoir sa place dans le circuit économique. Malgré le déclin de la religion bouddhiste – The Guardian rapporte que 27 000 des 77 000 temples bouddhiques japonais pourraient disparaître dans les vingt-cinq prochaines années –, les rituels funéraires ont gardé leur importance dans le Japon contemporain. Mais les mentalités ont changé, et les familles ne sont plus prêtes à consacrer autant d’argent au passage des âmes qu’auparavant. D’où le robot. Reuters nous apprend que la prestation de cette cérémonie futuriste coûtera 380 euros, quand il faut payer en moyenne 1 900 euros pour une cérémonie dirigée par quelqu’un en chair et en os.

L’irruption des robots dans le sacré, une folie toute nippone ? Gare aux jugements hâtifs : il paraît que l’habit ne fait pas le prêtre.