En Italie, les statues de nus cachées à la vue du président iranien

En Italie, les statues de nus cachées à la vue du président iranien

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Par Thibault Prévost

Publié le

Pendant la visite du président iranien Hassan Rohani dans un musée italien, les statues représentant des personnages nus ont été exceptionnellement couvertes par des coffres en bois.

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Le Corriere della Sera, l’un des principaux quotidiens d’information italiens, parle d’une “mesure de pudeur”. D’aucuns préféreront tout simplement fustiger l’initiative pleine de pudibonderie des musées du Capitole, à Rome, qui ont exceptionnellement dissimulé certaines statues derrière de grands coffres de bois. La raison ? Une visite très officielle du président iranien Hassan Rohani, les 25 et 26 janvier, pour rencontrer Matteo Renzi, le chef du gouvernement italien.

Si le Corriere della Sera, repris par Courrier International, publie une vidéo et se garde de tout commentaire, L’Espresso n’hésite pas, lui, à parler de “honte” face à ce qu’il qualifie, tout comme d’autres dans l’opinion italienne, de “censure”. La polémique s’est également invitée au Parlement italien, notamment du côté de la droite nationaliste :  le parti Frères d’Italie-Alliance nationale, émanation de l’ancien parti de Silvio Berlusconi, a décrit la décision de couvrir les statues comme “digne du pire terrorisme islamique” et “offensante pour la culture occidentale et la suprématie de l’art comme vecteur de culture et de liberté. Les radicaux de gauche font eux valoir qu’une mesure similaire avait été prise vis-à-vis de l’exposition consacrée à la peintre Tamara de Lempicka lors de la visite du pape à l’église de Turin en juin 2015, sans que l’opinion publique ne s’en offusque.

Le HuffPost italien note également que le vin n’a pas été servi durant les réceptions qui ont émaillé les deux jours de visite du dignitaire iranien… tout comme en France : Hassan Rohani, qui devait initialement être reçu à l’Élysée le 17 novembre, rendra finalement visite à François Hollande à partir du 26 janvier pour un après-midi, alors qu’était initialement prévu un repas entre les deux chefs d’État.  L’alcool étant interdit en Iran, Téhéran avait alors demandé à la France de ne pas en servir lors du repas, ce que François Hollande avait refusé au nom de la tradition laïque française. Un terrain d’entente aura finalement été trouvé… autour d’un petit-déjeuner. Reste maintenant à savoir si les statues de l’Élysée subiront, comme en Italie, une opération de camouflage.