En Irlande, les rapports avec une personne ivre ou inconsciente seront enfin considérés comme des viols

En Irlande, les rapports avec une personne ivre ou inconsciente seront enfin considérés comme des viols

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(© “Don’t be that guy” camping par Sexual Assault Voices of Edmonton, Canada)

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Par Bérénice Rebufa

Publié le

Bientôt, la justice irlandaise considérera enfin qu’un rapport sexuel avec une personne inconsciente est un viol. 

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Si pour vous il est évident qu’un acte sexuel sans consentement constitue un viol (du moins on l’espère), ce n’est pas encore le cas pour la justice irlandaise. En effet, celle-ci n’admet pas forcément le fait qu’une personne ayant subi un rapport non consenti alors qu’elle était ivre, droguée ou endormie (en gros inconsciente) soit bien un viol. De quoi nous donner froid dans le dos !

Heureusement, la loi va bientôt être amendée afin de rectifier cette législation laxiste. La ministre de la Justice, Frances Fitzgerald, qui lutte depuis quelques mois pour que la définition du consentement sur le plan juridique soit plus claire, a elle-même déposé un texte d’amendement, qui a reçu le soutien du gouvernement irlandais le 24 janvier.

Que les choses soient claires, il s’agit de quelqu’un qui – handicapé ou inconscient à cause de l’alcool ou la drogue – est incapable de donner son consentement sexuel”, a expliqué la ministre à The Irish Independent afin de préciser qui serait protégé par cette loi. La Commission des réformes va également supprimer le principe de lhonest belief”, selon lequel une personne accusée de viol peut être acquittée si le juge estime qu’elle pensait sincèrement que sa victime était consentante. Maintenant, fini l’excuse du “je pensais qu’il/elle était d’accord”.

C’est un grand pas pour la législation irlandaise, mais il y a encore un gros travail à faire en Europe sur les mentalités. Une étude réalisée pour la Commission européenne révèle que 27 % des Européens pensent qu’un viol est justifié si la victime portait une tenue trop sexy, qu’elle était ivre, seule dans la rue ou encore si elle ne s’est pas débattue. On comprend mieux pourquoi une femme sur cinq est victime de violences physiques et/ou sexuelles sur notre continent.