Un mort et quatorze blessés dans l’incendie criminel d’un centre de migrants

Un mort et quatorze blessés dans l’incendie criminel d’un centre de migrants

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(© Pixabay)

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Par Théo Mercadier

Publié le

Un incendie volontaire a visé le foyer d’accueil pour migrants de Boulogne-Billancourt. Un acte ignoble qui a coûté la vie à l’un d’entre eux. 

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Dans quel monde vit-on ? Dans la nuit du 15 au 16 décembre, un incendie a visé le centre d’accueil de migrants de la ville de Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine. Bilan : un mort et quatorze blessés, donc trois grièvement. La piste criminelle est largement privilégiée par les forces de l’ordre, puisque des traces de combustibles et d’accélérateurs de feu ont été retrouvées dans le hall du foyer.

Si le feu n’a eu qu’une amplitude limitée et que le pompiers sont rapidement parvenus à le maîtriser, deux personnes coincées dans les étages ont paniqué et tenté de s’échapper du bâtiment en sautant par la fenêtre du troisième étage. L’un d’entre eux, un Malien d’une quarantaine d’années qui travaillait en France depuis trois ans, est mort à l’hôpital des suites de ses blessures. Le deuxième est toujours dans le coma. Les quatorze blessés, quant à eux, sont toujours hospitalisés.

“On nous prend pour du bétail”

Ce drame intervient alors que la tension dans le foyer s’accentuait depuis des mois : les 300 personnes sur place, dont la plupart habitaient le foyer depuis sa création en 1974, dénoncent des conditions de vie déplorables. Le loyer de 600 euros fixé pour une chambre de 16 mètres carrés est vu pour beaucoup comme de l’extorsion. “On nous prend pour du bétail“, se plaint ainsi l’un d’entre eux à Libération. Une majorité d’entre eux travaillent pour des collectivités publiques, à la propreté des villes ou des jardins, souligne également le journal.

Le ministère de l’Intérieur défend qu’il ne faut pas y voir un acte raciste, et évoque plutôt un règlement de comptes. Mais les incendies volontaires similaires contre des centres d’accueils de migrants au cours des derniers mois sont sur toutes les lèvres : ici, ici, ici, ou encore . Ces actes criminels avaient pour habitude de viser des foyers encore inhabités, il semblerait aujourd’hui que l’ignominie ait décidé de franchir un nouveau palier.