Hello Barbie, la nouvelle poupée connectée qui fait polémique

Hello Barbie, la nouvelle poupée connectée qui fait polémique

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Par Anaïs Chatellier

Publié le

Hello Barbie, la nouvelle poupée connectée proposée par Mattel crée la polémique alors qu’elle n’est même pas encore sortie. Elle espionnerait les enfants…
On ne compte plus les polémiques autour des nouvelles Barbie de la firme Mattel. De la Barbie ingénieure informaticienne à son prototype super-héroïne, la petite poupée blonde disproportionnée est régulièrement critiquée pour les clichés genrés qu’elle véhicule.
C’est pourquoi autant d’initiatives proposent de plus en plus des Barbies avoisinant la “normalité”, c’est le cas notamment de sa version “acné et cellulite” ou encore de Lammily, la poupée aux dimensions réalistes. Mais cette fois-ci, ce n’est pas sur ce registre que la nouvelle Barbie fait débat.

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Une Barbie qui espionne les enfants

En dévoilant sa nouvelle recrue high tech lors de la Fashion Week, Mattel a provoqué de nouvelles inquiétudes, notamment en Allemagne rapporte Slate. Considérée comme la première Barbie connectée, celle-ci pourra désormais dialoguer avec les enfants grâce à la technologie ToyTalk, logiciel de reconnaissance vocale.
Jusque-là, rien de bien méchant. Le problème c’est que les sons émis seront directement transmis aux serveurs de Mattel, un système censé améliorer la réponse des poupées en fonction des préférences des gamines. Pourtant, en utilisant Hello Barbie, les parents acceptent les termes de confidentialité suivants, imposés par Toytalk :

Lorsque les utilisateurs interagissent avec ToyTalk, nous pouvons capturer des photos ou des enregistrements audio ou vidéo de ces interactions, en fonction de l’application particulière utilisée.
Nous pouvons utiliser, transcrire et stocker ces enregistrements pour fournir et maintenir le service, pour développer, tester ou améliorer la technologie de reconnaissance vocale, les algorithmes d’intelligence artificielle, ainsi que pour d’autres recherches de développement, ou à des fins internes.
Nous tenons à disposition ces enregistrements aux parents du titulaire du compte et leur permettons de partager ces enregistrements avec des tiers.

Rebaptisée “Barbie Stasi” par la presse allemande – en référence au service de police politique, de renseignement et d’espionnage de l’ex-RDA – la nouvelle poupée serait ainsi une menace pour “la sphère privée des enfants”, selon l’hebdomadaire Stern. “On imagine aisément la valeur que représente pour un fabricant de jouets une base de données utilisable qui recense les goûts des enfants. Peut-être que ce n’est qu’une question de temps pour que Hello Barbie ne commence à demander un cheval ou une voiture”.  
Les centres d’intérêt des petites filles américaines – puisque la poupée sera commercialisée à partir de la fin de l’année seulement aux États-Unis – seraient donc analysés pour que Mattel réussisse à cerner leurs besoins et proposer par la suite des jouets qui leur conviennent davantage, dans le but de booster à nouveau les ventes de Barbie, en baisse depuis quelques années. 
De nombreuses personnes considèrent donc que cette nouvelle Barbie espionne les enfants. De notre côté, si on avait été chargé de communication chez Mattel, on aurait proposé la punchline “Small sister is watching you” pour en faire la promo…