Gynophobie, un court métrage Snapchat pour dénoncer la misogynie… des femmes

Gynophobie, un court métrage Snapchat pour dénoncer la misogynie… des femmes

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Par Juliette Geenens

Publié le

Il arrive que certaines femmes justifient, au détour d’une phrase apparemment anodine, les violences faites à la gente féminine. Le court métrage Gynophobie tourne en ridicule leurs lieux communs en utilisant joliment Snapchat.

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Gynophobie from Anna Apter on Vimeo.

Le sexisme n’est pas l’apanage des hommes, loin de là. La vidéo Gynophobie vient nous rappeler qu’il peut même surgir de la bouche des premières concernées, les femmes. Ce petit film a remporté le prix du meilleur court métrage, la semaine dernière, lors d’un concours organisé par No Gynophobie, une association qui lutte contre la misogynie et œuvre pour que les souffrances des femmes ne soient plus tues.

Ce court film, réalisé par les comédiennes françaises Anna Apter et Laura Felpin, présente plusieurs personnages de femmes, et chacune a son mot à dire sur les violences subies par la gente féminine, aujourd’hui : phrases sexistes, idées reçues qui ont la peau dure, déclarations réductrices à la limite de la bêtise…

De la conservatrice anti-féministe (“bizarrement, en aimant la galanterie, je n’ai jamais eu de problème”), à la bourgeoise qui vit dans sa bulle (“pour moi [la violence] c’est un problème de pauvres”), jusqu’à la sceptique décomplexée (la violence, ça m’intéresse pas”), la vidéo se veut satirique, tout en rappelant qu’encore trop de gens valident, inconsciemment, les violences dont sont victimes des millions de femmes dans le monde.

Snapchat et slut shaming 

Le choix de filmer en vertical via Snapchat n’a rien d’anodin. Cela renvoie directement à cet étrange phénomène qui a saisi le Web, il y a quelques semaines, alors que le fameux filtre “chien” de l’application commençait à être de plus en plus à la mode. Des selfies de jeunes filles avec des petites oreilles et un museau de canidé on fleuri sur les réseaux sociaux, et une vague de haine a déferlé sur leurs auteures. Ces adolescentes se sont tout bonnement fait insulter pour avoir partagé des photos d’elles avec un filtre Snapchat. Un exemple parfait de slut shaming, à l’ère d’Internet :

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“Les filtres Snapchat sont géniaux.”

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“Les femmes et les chiens sont connectés. Elles aiment les chiens. Elles pensent que les hommes sont des chiens. Elles essayent d’être des chiennes sur Snapchat.”

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“Vous allez toutes utiliser à outrance le filtre de la couronne de fleurs, et en faire un nouveau filtre de salope.”

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