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En guerre contre la pollution, la Chine suspend temporairement ses grands chantiers industriels

En guerre contre la pollution, la Chine suspend temporairement ses grands chantiers industriels

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BEIJING, CHIN – JANUARY 04: A construction worker walks in the in smog on January 4, 2017 in Beijing, China. Heavy smog continued to shroud Beijing on Wednesday and the Central Meteorological Observatory issued a red alert for smog. (Photo by VCG/VCG via Getty Images)

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Par Jeanne Pouget

Publié le

Dans le cadre de son plan antipollution, la Chine a annoncé qu’elle bloquait ses grands chantiers industriels pendant l’hiver. Une mesure d’ordre sanitaire mais aussi financier.

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Pékin a ordonné ce mercredi 20 septembre la suspension des grands chantiers dans les villes les plus polluées du pays entre le 15 novembre et le 15 mars. Une mesure supplémentaire dans la politique de “guerre contre la pollution” mise en œuvre par les autorités chinoises depuis quatre ans. Ainsi, les constructions et destructions de routes, d’immeubles ou encore de systèmes hydrauliques seront mises en suspens pendant l’hiver rapporte La Tribune, qui note que certains projets comme les chemins de fer, les aéroports et les logements abordables pourront obtenir des dérogations. Un système de zones “vertes” et “rouges” basé sur des facteurs environnementaux déterminera les restrictions applicables aux chantiers.

Une politique destinée à éviter tant que possible un nouvel épisode d'”airpocalypse”. Depuis deux hivers consécutifs, le “smog” – cet épais brouillard de pollution malodorant aux particules fines toxiques – paralyse le pays, forçant les autorités à prendre des mesures draconiennes.

4 000 personnes meurent chaque jour de la pollution en Chine

Lors du dernier épisode d’airpocalyse en Chine, en décembre 2016, des pics de pollution montant jusqu’à 1 000 microgrammes de particules fines par mètre cube d’air ont été enregistrés dans certaines stations de surveillance. Soit quarante fois plus que le seuil recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), fixé à 25 microgrammes par mètre cube.

Des pics de pollution ont recouvert l’hiver dernier près d’un dixième de la surface du pays, avec des conséquences sanitaires graves et, à la clef, un gouffre financier. Une étude publiée en février 2016 par l’université californienne de Berkeley, relayée par La Tribune, estimait que 1,6 million de décès par an, soit 4 000 par jour, étaient dus à la pollution en Chine. Un véritable fléau sanitaire qui coûterait au pays 1 400 milliards de dollars par an selon l’OCDE. Cela contribue également au vieillissement de la population : selon les régions, les habitants perdraient entre trois et sept ans d’espérance de vie à cause de la mauvaise qualité de l’air.

Cette suspension des chantiers industriels s’ajoute à la longue liste de mesures prises par le pays il y a quatre ans avec notamment la taxation des entreprises polluantes, l’investissement massif dans les énergies vertes et la mise à niveau des centrales à charbon très polluantes.

On en conclut que face à la gravité de la situation, la Chine – deuxième puissance économique mondiale derrière les États-Unis – est prête à mettre sa croissance entre parenthèses. Un choix stratégique motivé par une situation sanitaire catastrophique qui entrave considérablement son dynamisme économique.