La grève des employés du Centre Pompidou continue

La grève des employés du Centre Pompidou continue

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Par Sophie Laroche

Publié le

Depuis le 27 mars, les syndicats du Centre Pompidou protestent contre la loi Déontologie, qui risque de bouleverser le statut des employés.

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Si vous suivez le Centre Pompidou sur les réseaux sociaux, vous avez dû tomber sur ce message. Depuis le 27 mars, le musée, qui est l’un des plus visités de France, a fermé ses portes en signe de protestation du changement de statut de son personnel. Le mouvement a été reconduit après un vote à l’unanimité lors d’une assemblé générale, le 30 mars. Ollivier Melt, secrétaire UNSA, l’un des deux syndicats majoritaires du centre, a affirmé que la mobilisation continuerait jusqu’à l’ouverture des négociations avec le gouvernement, ce qui pourrait donc entraîner une grève de plusieurs semaines.

Cette grève du personnel est une réponse à la mise en place de la loi Déontologie par le ministère de la Fonction publique. Celle-ci prévoit notamment une révision de la liste des établissements qui peuvent déroger aux statuts de la fonction publique. Ces statuts impliquent que les employés des établissements publics doivent obligatoirement posséder le statut de fonctionnaires titulaires, écartant ainsi celui de contractuel.

Or depuis l’ouverture du centre Pompidou en 1977 les employés de l’institution bénéficiaient de cette fameuse dérogation, qui permettait à 97 % d’entre eux d’officier en tant qu’agents non titulaires de la fonction publique. Pour se plier à la loi votée en avril 2016, les statuts des employés du Centre Pompidou vont donc devoir être modifiés. Une décision que ces derniers, via les deux syndicats majoritaires (FO et UNSA), sont nombreux à contester.

Le statut de fonctionnaire titulaire remis en cause

On pourrait, dans un premier temps, penser que le statut de fonctionnaire titulaire est enviable. Sauf que cette situation est assez désavantageuse. En effet, pour les 800 employés du centre qui ne disposent pas encore de ce statut, devenir fonctionnaires titulaires impliquerait de se conformer aux grilles de salaire de la fonction publique. Une grille beaucoup moins intéressante que celle en place selon les syndicats du centre, qui ont négocié pendant 40 ans pour disposer d’avantages spécifiques. D’après FO, “les pertes de salaires pourraient ainsi atteindre jusqu’à – 20 %, voire – 30 % pour certains”. Par ailleurs, selon Libération, les emplois du temps des agents d’accueil risquent de perdre en souplesse.

Les syndicats réclament donc la préservation des statuts existants. En outre, ces derniers refusent qu’il y ait une différence entre les anciens salariés contractuels et les nouveaux titulaires. Dans une lettre ouverte, les salariés en grève attirent d’ailleurs l’attention sur les différences entre les types de statut. Avec la fin de la dérogation, les agents en CDD ne pourront pas avoir accès à une mobilité en interne, les agents embauchés en CDI après 2012 n’auront pas la possibilité de devenir fonctionnaires, alors que les plus anciens auront le choix entre rester fonctionnaires ou devenir contractuels.

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Alors qu’aucun report de la révision de la dérogation n’est prévu par le ministère de la Culture, les syndicats du centre veulent une ouverture des négociations. D’après Libération, une délégation syndicale a eu un rendez-vous au ministère le 30 mars. En attendant, le musée et la bibliothèque du centre restent toujours fermés, gelant ainsi les évènements prévus – comme le dîner annuel des mécènes qui devait avoir lieu mardi dernier.