Le trafic de drogue sur Instagram et Tinder inquiète la Grande-Bretagne

Le trafic de drogue sur Instagram et Tinder inquiète la Grande-Bretagne

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Par Théo Chapuis

Publié le

“Son profil partageait ouvertement des photos de marijuana, à côté d’un numéro de téléphone et d’un contact de l’appli de messagerie Blackberry Messenger.”

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Le journaliste n’aurait eu qu’à liker une des photos pour arranger une livraison de cannabis et une rencontre avec le dealer qui “faisait effrontément la publicité de sa drogue” sur Tinder.

Mais comment font-ils ?

Toutefois, des questions ne trouvent pas de réponse. D’abord, comment trouver un dealer autour de son quartier quand la recherche géographique en plus d’un mot-clé est impossible sur Instagram ? Il est par exemple impossible de taper #weed, #PCP, #blanche, etc., et de s’attendre à des résultats ciblés dans une ville bien précise en tapant également #Paris par exemple. Le deal a donc peu de chance de se faire de la main à la main dans ce cas – même si l’envoi postal et le paiement en ligne restent possibles. 
Concernant Tinder, c’est tout de même plus mystérieux : l’application proposant des profils différents plus ou moins au hasard, il est impossible de se mettre en quête de drogues et d’être certain d’en trouver. Limiter son rayon d’action à Tinder lorsqu’on est dealer semble donc plutôt hasardeux.
La pratique n’est pas récente et, en novembre 2013, après une enquête de la BBC sur la vente de substances illicites sur Instagram, l’app de photos annonçait un durcissement de ses règles de modération. Or l’appli détenue par Facebook compte toujours sur les utilisateurs eux-mêmes pour faire le ménage. Ses responsables déclaraient alors : “Nous encourageons les personnes qui trouveraient d’autres contenus illégaux à nous les signaler grâce à notre outil de signalement prévu à cet effet à côté des photos, des vidéos et des commentaires.” Peut mieux faire.

Les autorités prennent ce nouveau trafic au sérieux

De par son aspect illégal et souterrain, cette pratique est très difficile à quantifier et évaluer, même si les jeunes, utilisateurs les plus fidèles de ces aplis, sont les premiers concernés. Or les autorités britanniques prennent ce phénomène très au sérieux et admettent qu’il s’agit sans doute d’un défi futur dans le cadre de la lutte contre la drogue : “Le monde digital a transformé la disponibilité des drogues et nous devons nous adapter à ces challenges”, confie un porte-parole du Conseil national de la police.
Karen Bradley, secrétaire d’État en charge des questions de prévention explique que le gouvernement travaille “avec les fournisseurs d’accès Internet afin d’assurer qu’ils respectent la loi. Le cas échéant, cela peut conduire à la fermeture de sites Web basés au Royaume-Uni s’ils y commettent des infractions”.