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La Grande Barrière de corail ne se remettra pas du réchauffement climatique

La Grande Barrière de corail ne se remettra pas du réchauffement climatique

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(©FarbenfroheWunderwelt/Flickr)

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Par Jeanne Pouget

Publié le

Après deux épisodes de blanchissement à 12 mois d’intervalle, les coraux de la Grande Barrière n’ont aucune chance de s’en remettre, avertissent des scientifiques australiens ce lundi 10 avril. 

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Des chercheurs de l’université James-Cook en Australie ont annoncé qu’à la suite d’un second épisode de blanchissement du au réchauffement des océans, les coraux touchés au sein de la Grande Barrière ne s’en remettront pas. Il y a un an, le récif accusait un épisode de blanchissement sans précédent, avec un dépérissement des coraux allant jusqu’à 95 % dans certaines zones. L’épisode de blanchissement en cours est le quatrième après ceux de 1998, 2002 et 2016, mais aura été celui de trop, selon les biologistes australiens, qui s’appuient sur des observations aériennes. Entre 2016 et 2017, 1 500 kilomètres de récifs sur 2 600 ont été touchés par le blanchissement.

“Des coraux qui ont blanchi ne sont pas nécessairement morts. Mais dans la partie centrale [de la Grande Barrière], nous nous attendons à des pertes très élevées […], deux épisodes graves de blanchissement à 12 mois d’intervalle font que les récifs endommagés en 2016 n’ont aucune chance de se rétablir”, a déclaré James Kerry, biologiste à l’université James-Cook, qui a coordonné les observations aériennes dans des propos rapportés par ABC.

Deux tiers de la Grande Barrière sont sévèrement touchés

Les coraux mettent dix ans à se régénérer, et à condition seulement que l’eau refroidisse, ce qui n’a aucune chance d’être le cas au regard des prévisions climatiques faites sur les prochaines décennies. Après ce nouvel épisode, les scientifiques notent que seul un tiers de la Grande Barrière, qui s’étale sur 344 000 kilomètres carrés, est indemne. On attribue la décoloration rapide du corail aux courants chauds qui tuent les microalgues dont il se nourrit. Un phénomène largement imputé au réchauffement climatique mais aussi à l’activité humaine (le tourisme de masse) et à moindre mesure à certains facteurs naturels, comme les animaux qui mangent le corail.

Le gouvernement australien affirme s’impliquer au maximum pour sauver cet écosystème en investissant 2 milliards de dollars australiens (1,4 milliard d’euros) d’ici 2025 pour le préserver. Mais en parallèle, le pays reste la deuxième puissance exportatrice de charbon. En 2016, l’Australie, qui tire 5 milliards de dollars annuels (3,5 millions d’euros) du secteur du tourism,e a censuré un rapport de l’ONU qui identifiait la Grande Barrière de corail comme une destination dégradée par le tourisme de masse.

Pour rappel, la Grande Barrière de corail est née il y a 18 millions d’années. C’est le plus grand ensemble corallien du monde et elle abrite une biodiversité , avec 400 espèces de coraux, 1 500 espèces de poissons et 4 000 espèces de mollusques. C’est la seule structure vivante visible depuis l’espace.