Au Ghana, l’association Surf & Impact apprend la glisse aux enfants

Au Ghana, l’association Surf & Impact apprend la glisse aux enfants

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© Facebook Surf & Impact

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Par Naomi Clément

Publié le

Installée à Busua, un petit village de pêcheurs ghanéen, l’association forme les enfants locaux à devenir la première génération de surfeurs et de skateurs du pays. 

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En Afrique, les initiatives qui encouragent le développement des sports de glisse ne cessent de se multiplier. En juin dernier, nous vous parlions de l’Indigo Skate Camp, en Afrique du Sud. Un projet capturé par la photographe et réalisatrice Jess Colquhoun, dont le but est de transmettre l’apprentissage du skate aux enfants du village d’Isithumba, tout en leur inculquant les valeurs du respect d’autrui, de l’estime de soi et du vivre-ensemble.

À présent, nous partons à Busua, un village de pêcheurs situé dans le Sud-Ouest du Ghana. C’est ici qu’a grandi Ebenezer Felix Bentum, le fondateur de Surf & Impact, une association basée sur le volontariat, qui vise notamment à enseigner aux enfants le surf, le skate et tout ce qui gravite autour : cours de natation, mais aussi sensibilisation au recyclage, au nettoyage des plages et à la préservation de l’environnement.

Sur le compte Instagram de Surf & Impact, créé il y a deux mois par Sandy Alibo, l’une des trois membres de l’association, on peut ainsi découvrir des kids parés de lycra flambant neuf s’aventurer dans les mousses de l’Atlantique, ou dans des bowls de béton aux couleurs du Ghana. Désireux d’en savoir plus sur cette superbe initiative, nous avons contacté Sandy Alibo, qui nous a conté son aventure.

“Busua, c’est un peu le Biarritz du Ghana”

Konbini | Comment as-tu découvert l’association Surf & Impact ?

Sandy Alibo | En 2016, j’ai vraiment eu envie de découvrir l’Afrique, que je ne connaissais pas vraiment jusque-là. Avec des copines, on a décidé de partir au Ghana en mars, pour assister à l’Asa Baako, un festival d’afrobeat et d’afrohouse. Une fois sur place, on a halluciné : le surf, qui pour nous se résumait au Maroc et à l’Afrique du Sud sur le continent africain, était également présent au Ghana !

On a découvert qu’il y avait une vraie communauté de surfeurs dans ce pays, notamment dans le petit village de Busua, où on trouve même des écoles de surf. C’est un peu le Biarritz du Ghana [rires] !

Comme de par mon travail à Paris j’ai beaucoup d’amis dans les sports de glisse, notamment dans le surf et le skate, ça m’a beaucoup touchée de voir tous ces enfants s’essayer au surf. Donc j’ai voulu m’impliquer, et j’ai rencontré le président de Surf & Impact, Ebenezer. On s’est liés d’amitié, et c’est comme ça que tout a commencé.

“Porter le futur de la culture surf et skate du Ghana”

Concrètement, quel est le rôle de cette association ?

Surf & Impact a été créée en 2011, et depuis cinq ans ses membres collectent des donations venues de toute l’Europe et d’Afrique pour aider les enfants à étudier. Au bout d’un moment, ils se sont rendus compte qu’énormément de touristes venaient à Busua pour surfer. Du coup, ils ont demandé aux touristes de continuer à faire du surf tout en enseignant aux enfants le français, les maths… bref, de partager leur savoir. C’est un programme basé sur l’écotourisme, en somme.

Quand je suis arrivée là-bas en mars 2016, j’ai vu qu’il n’y avait pas que les touristes qui voulaient surfer : les enfants aussi étaient à fond ! Du coup, je me suis dit qu’il y avait autre chose à développer, et j’ai commencé à collecter des donations [comme avec cette cagnotte Leetchi, ndlr] et des planches pour leur apprendre le skate et le surf.

J’ai aussi rencontré un surfeur et un skateur ghanéens, auxquels j’ai proposé de faire partie intégrante de l’association en donnant des cours à ces enfants pendant leurs heures creuses. Car ce sont ces enfants qui vont porter le futur de la culture surf et skate du Ghana. Du coup, depuis mon arrivée au mois de mars 2016, l’association donne toutes les semaines des cours de skate et de surf aux enfants du village.

“Ils créent leur propre histoire dans le skate”

Y a-t-il d’autres projets que tu aimerais développer au sein de cette association ?

L’ambition maintenant, c’est de profiter du festival Asa Baako qui a lieu tous les ans au mois de mars pour organiser le premier contest de skate dans le village. Du coup, on a besoin de construire une rampe, pour laquelle tout le monde va mettre la main à la pâte.

Actuellement, tous les enfants sont en train de s’entraîner. C’est génial de voir ça ! Je pense que ça leur change du foot, qu’ils adorent tous là-bas, mais qui n’est peut-être pas totalement en phase. Je pense que le surf, comme le skate, correspond énormément à leur état d’esprit et à leur pays : ils n’ont pas forcément de terrain de football, mais ils possèdent énormément de plages.

Et alors, comment ils se débrouillent jusqu’ici ?

Ils sont très autonomes et surtout créatifs ! Ce sont eux qui créent leurs propres tricks, je ne leur impose jamais rien. Ils créent leur propre histoire dans le skate. C’est super émouvant.

Retrouvez les aventures de Surf & Impact sur Instagram et Facebook, et rendez-vous sur Leetchi si vous souhaitez participer au financement de l’asso.