AccueilArchive

La génération Y se met-elle trop la pression pour aller bien ?

La génération Y se met-elle trop la pression pour aller bien ?

avatar

Par Jeanne Pouget

Publié le

“Nous sommes une génération qui se compare impitoyablement, tant entre nous qu’avec nos modèles. Et si nous ne faisons pas quelque chose d’exceptionnel, ou si nous ne sous sentons pas importants et épanouis dans ce que nous faisons, nous le vivons mal.”

À voir aussi sur Konbini

Pour le jeune consultant, trois facteurs sont liés à cette pression qui nous pousse à en faire toujours plus et toujours mieux que les autres pour atteindre un sentiment de satisfaction : l’image de la réussite déformée par les réseaux sociaux, les quelques milliardaires de vingt ans érigés en modèles et dont les médias raffolent, et enfin la multiplication du champs des carrières possibles (le fameux vertige face au monde de l’hyperchoix).

Les réseaux sociaux comme miroirs déformants

Le modèle destructeur du millennial milliardaire

De Mark Zuckerberg (que l’on ne présente plus) à Evan Spiegel (cofondateur de Snapchat) en passant par Nathan Blecharczyk (cofondateur d’Airbnb), les médias s’enthousiasment pour une poignée de jeunes entrepreneurs ou fondateurs de start-up de la Silicon Valley, devenus milliardaires en quelques années et ce, à peine sortis de l’adolescence. Si cela devrait nous ouvrir la voie façon “sky is the limit”, placer la barre trop haut peut paradoxalement être néfaste, dévalorisant ou décourageant.
À coups de classements Forbes, ces personnalités sont érigés en modèles pour notre génération, nous offrant une vision irréaliste de ce qu’est l’accomplissement d’une carrière professionnelle et plus globalement d’une vie réussie. Selon Emerson Csorba, les interviewés de son étude sont étouffés par ces “mythes” placés sur un piédestal, notamment par l’entremise des médias. Alors que ces derniers devraient plutôt nous rappeler que de tels parcours sont rares, qu’ils sont autant le fruit d’années de travail que de la chance ou de bons réseaux. Bref, qu’ils sont l’exception et pas la norme à atteindre à tout prix.

L’incertitude face à l’hyperchoix

Nous sommes la première génération à avoir grandi dans une société de l’hyperchoix. Nous avons un choix infini, en tant que consommateurs, mais aussi en termes de choix de carrière. Un “problème” de riche peut-être, mais qui ne nous rend pas plus libres face à nos décisions pour autant. Quel choix faire face à un tel champ des possibles ? Trop de choix signifie aussi autant de possibilités de se tromper.
Nous souffrons d’un syndrome chronique d’indécision, de peur de passer à côté de notre véritable potentiel. Ce que le psychologue britannique Adam Phillips, cité par Emerson Csorba, avait résumé ainsi : “Nous sommes toujours hantés par le mythe de notre potentiel.” Autrement dit, le fameux syndrome FOMO (Fear of missing out) ou la peur de rater quelque chose, nourrie particulièrement par la technologie moderne.
D’un côté, les conférences comme TEDx donnent la parole à notre génération, ouvrant le champ des possibles et rendant nos rêves accessibles, suggérant que nous possédons tous les cartes pour nous réaliser, et que la réussite se trouve en chacun de nous. De l’autre, l’infinité des portes qui s’ouvrent à nous nous suggère que notre potentiel pourrait s’épanouir encore plus ailleurs ou autrement.

Les outils pour prendre de la distance face à la pression

À lire -> Après les génération Y et Z, place à la “génération K”