Selon une étude, fumer du cannabis ne rendrait ni anxieux ni dépressif

Selon une étude, fumer du cannabis ne rendrait ni anxieux ni dépressif

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Par Juliette Geenens

Publié le

Une étude américaine publiée le 17 février affirme qu’il n’y a aucun lien entre la consommation de cannabis et l’anxiété ou  les troubles de l’humeur. 

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Des chercheurs de l’université Columbia (New York) n’ont décelé aucun rapport entre des maladies mentales comme la dépression et l’anxiété ou encore la bipolarité et la consommation de cannabis. L’étude, publiée dans Jama Psychiatry, le 17 février dernier, a été menée auprès de 35 000 citoyens américains adultes dans le cadre de l’enquête nationale et épidémiologique sur l’alcool et les maladies associées, elle-même dirigée par l’Institut national sur l’abus d’alcool et l’alcoolisme aux États-Unis (NIAA).

Les scientifiques ont testé ce panel de consommateurs de cannabis entre 2001 et 2002, pour examiner l’évolution de leur état psychologique entre 2004 et 2005. Afin d’isoler uniquement le cas de la marijuana, ils ont dissocié d’autres facteurs qui pourraient avoir une incidence sur le développement de troubles psychiatriques ou psychologiques d’un individu, qu’il soit consommateur ou non. Les chercheurs ont donc pris soin de se renseigner sur les antécédents en termes de maladies mentales héréditaires, les caractéristiques sociales, l’histoire et l’environnement familial des participants.

La conclusion de l’étude montre donc que les fumeurs de cannabis ne serait pas plus anxieux ou dépressifs, contrairement à un bon nombre d’autres recherches qui assuraient l’existence d’un lien fort entre les troubles de l’humeur, la dépression ou l’anxiété et autres maladies mentales.

Pas de dépression, mais d’autres conséquences

Cependant, cette nouvelle n’est pas aussi réjouissante qu’elle paraît. Si cette étude est “un grand coup contre l’hypothèse selon laquelle le cannabis cause des troubles de l’humeur et de l’anxiété” selon l’expert en maladies mentales de l’Université de Standford (Californie), Keith Humphreys, interrogé par le Washington Post, ce dernier note que l’étude de l’Université Columbia ne dément pas la corrélation entre une consommation massive de cannabis et la schizophrénie. Il souligne d’ailleurs la grande difficulté de trouver l’origine de cette maladie : “Je ne sais pas si on aura un jour la réponse parce que c’ est très difficile de prévoir des événements rares, et la schizophrénie est rare.”

De plus, l’étude vient confirmer que la prise de marijuana favorise fortement l’addiction à d’autres substances, notamment l’alcool, le tabac et d’autres drogues.

Comme indiqué dans  l’article du journal Jama Psychiatry, l’étude démontre que “la consommation de cannabis est liée à une prévalence accrue de troubles dûs à la prise de produits addictifs”. En bref, si vous êtes un fumeur de joints régulier, vous avez plus de chances d’être aussi un gros buveur, un accro à la cigarette et à d’autres drogues.