Femmes françaises, il est 16h34, vous pouvez désormais arrêter de travailler

Femmes françaises, il est 16h34, vous pouvez désormais arrêter de travailler

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Par Juliette Geenens

Publié le

Comme les Islandaises, les Françaises sont invitées à se mobiliser pour dénoncer la discrimination salariale entre femmes et hommes.

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Lundi 24 octobre, en Islande, les salariées ont décidé de quitter leur poste à 14 h 38 pour dénoncer l’inégalité des salaires. En France, une initiative similaire est en train de prendre forme petit à petit. Ce vendredi 28 octobre, un événement Facebook baptisé #7Novembre16h34, a été créé pour inciter les femmes (mais pas que) à imiter les Islandaises et arrêter le travail à partir de 16 h 34, lundi 7 novembre.

Dès cette date et cette heure, les Françaises travailleront bénévolement le reste de l’année, selon la différence entre les salaires d’un homme et d’une femme sur une journée de huit heures. En France, les salariées gagnent 15,1 % de moins que les salariés.

Ce sont les actrices féministes qui font tourner la newsletter Les Glorieuses, et qui ont organisé ce mouvement qu’elles voudraient voir apparaître en France, à l’image de l’Islande. “Nous avons décidé de pousser l’exercice plus loin”, déclarent Rebecca Amsellem et Alix Heuer, cofondatrices des Glorieuses. Contactées par Konbini, elles expliquent :

“Nous espérons encourager un mouvement qui pourra prendre toutes les formes : en ligne, hors ligne, dans les discussions. Qu’importe le format, pourvu qu’on en parle !”

Cette gazette numérique a été lancée en 2015 et comptabilise 20 000 abonnés à ce jour. Le but est de proposer des sujets d’actualité sur la condition des femmes dans le monde. Une alternative à l’information classique, à la fois engagée et optimiste.

“Tout sauf une affaire de bonnes femmes”

L’évènement #7Novembre16h34 est le genre d’initiative qui correspond parfaitement à la philosophie des Glorieuses puisqu’il veut dénoncer la discrimination des femmes dans le monde du travail. “L’inégalité des salaires entre les genres n’est pas une affaire de bonnes femmes”, assurent les deux jeunes femmes.

Concrètement, aucune réunion n’est encore prévue à un endroit précis. Dans la description de l’évènement Facebook, les travailleuses mais aussi les hommes, les syndicats et les associations de défense des droits des femmes sont vivement encouragés à impulser des manifestations et rassemblements, à travers la France entière. Les Glorieuses précisent que le mouvement ne tient pas à dénoncer uniquement les différences de revenus :

“Au-delà de l’inégalité salariale, d’autres coexistent. Les femmes font davantage de tâches non payées comme les tâches domestiques. Le chiffre est éloquent puisque les hommes consacrent en moyenne 2 heures par jour pour les tâches domestiques contre 3,5 heures pour les femmes. Par ailleurs, le calcul des écarts de rémunération ne prend pas en compte le recours au temps partiel : 30,4 % des femmes contre 8 % des hommes.”

Le 7 novembre prochain, à 16 h 34, si les Français répondent à cet appel, cela permettra de donner une forme de visibilité à cette injustice vécue par des millions de femmes dans le pays. Pour Rebecca Amsellem et Alix Heuer, changer les mentalités et venir à bout de l’inégalité des salaires n’est pas une utopie :

“Selon le Global Gender Report, l’égalité salariale devrait être atteinte en l’an 2186. Nous ne souhaitons pas attendre cette date. Individuellement, on peut négocier son salaire pour qu’il soit au même niveau que nos homologues masculins. Collectivement, il faut en parler, s’engager, et voter en conséquence !”

Pour plus d’informations sur le #7Novembre16h34, rendez-vous sur la page de l’event Facebook et sur le site des Glorieuses.