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“Well, Nobody is perfect !”, le court métrage qui humanise les mannequins

“Well, Nobody is perfect !”, le court métrage qui humanise les mannequins

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Par Naomi Clément

Publié le

Ancienne mannequin, Loren Denis dévoile aujourd’hui son tout nouveau film. Et nous livre, non sans humour, une autre vision des “filles de la mode”.

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Ces dernières années, les mannequins ont mené une petite révolution au sein du monde de la mode. Longtemps réduites à leur seul physique, elles sont nombreuses à s’être exprimées haut et fort, prouvant qu’elles pouvaient être le vecteur d’autres valeurs que celles auxquelles on les avait trop souvent restreintes.

Winnie Harlow, l’égérie Desigual atteinte de vitiligo qui a bousculé les codes de beauté ; Cara Delevingne, dont l’attitude décomplexée et la bisexualité assumée ont contribué à décloisonner le milieu ; Tess Munster, la top taille 50 qui a réfuté l’interdépendance entre mode et minceur ; ou encore la transgenre Andreja Pejić, qui a brisé la vision ancestralement binaire de la mode en matière de genre… bien des jeunes femmes issues du carcan pourtant si rigide de la mode participent à redorer le blason de cette profession trop souvent jugée superficielle.

C’est également le message que délivre aujourd’hui WELL, NOBODY IS PERFECT!, le nouveau film de la réalisatrice française Loren Denis, co-écrit avec Anthony Vibert, anciens mannequins tous les deux. Tourné à New York en deux jours, ce court métrage conte l’histoire d’une équipe quelque peu bancale qui part interviewer une mannequin complètement excentrique. 

“Des belles filles certes, mais avec de vraies personnalités”

“Ce film vient évidemment de notre expérience en tant que mannequins et de certaines personnalités excentriques que nous avons pu rencontrer dans l’industrie de la mode, nous confie Loren Denis. Mais nous tenions surtout à mettre en avant une mannequin-comédienne qui nous surprenne, qui ne se prenne pas au sérieux et avec un sens de l’humour un peu “cru”. Car c’est aussi ça les mannequins : des belles filles certes, mais avec de vraies personnalités”.

Ce court métrage de quatre minutes met en scène la Serbo-Danoise Tatiana Pajkovic (que l’on découvrait récemment dans The Transporter Refueled), qui expose autant son sens de l’auto-dérision que celui du style, en offrant une délicieuse parodie de la mannequin des temps modernes. Une fille “absolument géniale“, aux yeux de la réalisatrice :

Lorsque sa bookeuse à Paris, Virginie Deren de Premium Models, m’a parlé d’elle, je me suis vite rendue compte que Tatiana correspondait en tous points à notre personnage. Elle avait l’humour, la beauté, le talent d’actrice… Notre rencontre n’a fait que confirmer ce à quoi nous nous attendions. Cette fille était drôle, spontanée, belle à se damner…!

“Humaniser ces filles”

Effectivement, l’humour et l’énergie de Tatiana Pajkovic transparaissent de façon tout à fait limpide à travers ce court métrage, et la jeune femme nous emporte dans un tourbillon virevoltant de vêtements colorés, de rires forcés et de répliques hilarantes (“– J’ai dormi trois heures cette nuit, je me sens tellement en vie ! Vous voulez du champagne ? – Non merci, il est 9 heures du matin“).

La mannequin n’a d’ailleurs aucun problème à se glisser dans la peau de son personnage : “Nous connaissons tous ce genre de fille un peu écervelée, et quand j’en rencontre une dans la vraie vie, je l’apprécie toujours. C’est libérateur”, nous assure Tatiana Pajkovic. Et d’ajouter :

Pour me préparer au tournage, j’ai surtout pensé à totalement lâcher prise, et j’ai complètement accordé ma confiance à Loren. Parce qu’avec la comédie, tu ne peux pas te retenir, il faut que ça vienne naturellement, sinon ce n’est pas drôle. On se faisait des blagues à longueur de temps durant tout le tournage, et parfois on se disait : “Ok, viens on ajoute celle-là au film !”

Et Loren Denis de conclure :

En fait, derrière ce film, il n’y a volontairement pas de message, mis à part peut-être une volonté d’humaniser ces filles qu’on imagine sans caractère au travers de Tatiana. Ce milieu nous a inspirés, mais en aucun cas ce film ne se voulait ni moralisateur ni moqueur… Il a pour seule vocation de faire passer un bon moment aux gens qui vont le voir !

Et de nous confirmer, avec un humour mordant, cette célèbre maxime : non, personne n’est parfait – et c’est très bien comme ça.

Pour découvrir les autres projets de la réalisatrice Loren Denis, rendez-vous sur son site.