En Australie, le festival Parrtjima célèbre l’art aborigène en illuminant le désert

En Australie, le festival Parrtjima célèbre l’art aborigène en illuminant le désert

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(© Parrtjima/Facebook)

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Par Jeanne Pouget

Publié le

Du 22 septembre au 1er octobre, le festival Parrtjima illumine les reliefs de l’outback australien, vieux de 300 millions d’années, aux couleurs de l’art aborigène, afin de célébrer la culture ancestrale des premiers habitants de l’île.

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Dix nuits durant, le festival de lumières Parrtjima habille le décor grandiose du désert central australien, à Mparntwe (près d’Alice Springs, dans l’État du Territoire du Nord), aux couleurs de l’art aborigène. Il s’agit de la deuxième édition de cet événement unique au monde, mis en place afin de célébrer l’art et la culture du peuple Arrernte (les Aborigènes vivant dans le centre de l’Australie).

Dans un décor naturel – caractérisé par des chaînes de montagnes (dont les monts MacDonnell, vieux de 300 millions d’années), des gorges et des points d’eau – le festival Parrtjima projette les œuvres d’artistes de la région. Une portion de deux kilomètres des monts MacDonnell, la terre ocre et la flore locale vibrent ainsi aux couleurs de la civilisation aborigène, présente en Australie depuis près de 50 000 ans.

La nature comme toile

Cette exposition géante, qui utilise la nature comme toile, n’est pas sans rappeler le fait qu’à l’origine les Aborigènes dessinaient et peignaient de façon éphémère, à même le sable (ou dans des grottes et sur du bois). La transposition de leur art sur des toiles ne date en effet que du début des années 1970.

Ces projections lumineuses sont accompagnées d’installations sonores diffusant des enregistrements de voix du peuple Arrernte, notamment celles des plus âgés. Cela donne lieu à une expérience immersive, qui monopolise l’ensemble des sens et nous plonge à 360 degrés dans cette culture.

“Le festival Parrtjima montre que cette région est vivante, ce qui pousse les visiteurs et tous les non-Arrernte qui vivent ici à avoir plus de respect pour elle, et à comprendre à quel point elle a de l’importance pour nous. […] Nous voulons que les gens comprennent qu’elle a toujours fait partie de nous. Parrtjima aide nos jeunes à redresser les épaules face au monde et à dire ‘Ceci est notre pays, ceci est notre art, et ceci est notre culture — et c’est bien.'”, explique Benedict Kngwarraye Stevens, l’une des participantes, au site Mashable.

En effet, si la culture aborigène est souvent considérée comme la plus ancienne tradition vivante du monde (vieille de plusieurs dizaines de milliers d’années), elle a bien failli disparaître à cause de la colonisation. Le festival Parrtjima permet ainsi de la diffuser, grâce aux technologies modernes, au cœur même des terres ancestrales des Aborigènes.

Parrtjima est un événement entièrement gratuit et accessible à tous (à condition d’être dans le coin). Si c’est votre cas, rendez-vous jusqu’au premier octobre à l’entrée de parc national d’Alice Springs, où vous attendent des navettes qui vous conduiront sur place à la nuit tombée. Plus d’infos sur le site officiel du festival, et plus d’images sur son compte Instagram.