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Facebook interdit provisoirement à Russia Today de partager son contenu sur son fil d’actualité

Facebook interdit provisoirement à Russia Today de partager son contenu sur son fil d’actualité

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Par Thibault Prévost

Publié le

Pour punir Russia Today (RT) d’avoir piraté une diffusion en direct, Facebook a interdit à la chaîne de partager ses contenus. Tension.

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D’aucuns pourraient (et vont probablement) faire le lien,  mais à la veille de la cérémonie d’investiture de Donald Trump, Facebook vient d’annoncer qu’il interdisait temporairement à la chaîne pro-Kremlin Russia Today (RT) de poster ses contenus sur son site pour les partager à son public. La raison ? Selon le communiqué publié (via statut Facebook) par Russia Today, le réseau social aurait moyennement apprécié que la chaîne “pirate” la dernière conférence du président Obama en reprenant le flux vidéo à son compte :

“Nous avons été bloqué alors que nous diffusions en direct la dernière conférence de presse d’Obama, écrit la chaîne. Ce genre de chose arrive lorsque, par exemple, plusieurs médias d’information diffusent les mêmes plans et flux vidéo, et que Facebook considère ça comme une violation du copyright.”

En représailles, Facebook a donc interdit à la chaîne de poster tout contenu autre que du texte. Adieu photos, vidéos, directs, liens vers des articles ou même gifs animés. La page n’est donc pas bannie du site, mais son activité reste gravement handicapée. Sur Facebook, Russia Today semble avoir tenté de négocier un retour à la normale, mais ses dernières activités laissent à penser que Facebook s’est montré inflexible. Une réaction inédite du géant américain, qui ne manquera pas de faire parler ses détracteurs au vu du contexte.

Au coin

Car la suspension de la chaîne prendra fin… le 21 janvier, soit le lendemain de la cérémonie d’investiture de Donald Trump. Impossible donc pour RT de donner son avis sur le président élu et de fournir sa couverture de l’événement. Si les deux événements n’apparaissent pas particulièrement liés, leur simultanéité ne manquera pas de faire parler les fans de la chaîne pro-russe financée par le Kremlin, qui n’aiment rien tant que de hurler à la persécution de leur média par la presse occidentale. Pourtant, comme le rappelle Numerama, si Facebook roulait pour Washington, il aurait été stratégiquement plus efficace de museler la chaîne durant la campagne que de l’empêcher de diffuser la cérémonie d’investiture.

Peu probable, donc, que la décision de Facebook s’inscrive dans le contexte de renouveau de la guerre idéologique Est-Ouest, d’autant que les audiences de Russia Today aux Etats-Unis sont anecdotiques. L’explication bête et méchante, en revanche, tient plus la route : priver RT de l’audience générée par les réseaux sociaux lors de la couverture d’un événement historique d’ampleur planétaire est une punition terrible, qui revient tout bonnement à être foutu au coin pendant que le reste de la classe s’empiffre d’un goûter d’anniversaire. Russia Today retiendra peut-être la leçon.

Mise à jour : le 19 janvier en fin de journée, RT rapporte que Facebook a finalement levé les sanctions contre elle, après une vingtaine d’heures de coupure.