Facebook va bientôt vous permettre d’effacer votre historique de navigation

Facebook va bientôt vous permettre d’effacer votre historique de navigation

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Par Thibault Prévost

Publié le

Nouvelle réponse à l’affaire Cambridge Analytica, un nouvel outil vous permettra bientôt d’ordonner à Facebook d’oublier vos habitudes de navigation.

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Après la transparence sur les règles de modération, une mise à jour des conditions d’utilisation ou encore la refonte complète des menus de préférences de publicités ciblées, Facebook a dévoilé, mardi 1er mai, une nouvelle fonctionnalité à destination de ses utilisateurs concernés par leur vie privée en ligne. Mise en avant par Mark Zuckerberg lors de son discours introductif sur la scène de la conférence F8, Clear History – c’est le nom de l’outil – permettra désormais aux utilisateurs de Facebook d’effacer des serveurs de l’entreprise les informations qu’elle récolte sur leurs habitudes de navigation. Précisions de Mark Zuckerberg, sur son profil public :

“Dans votre navigateur Web, il existe un moyen simple de nettoyer votre historique et vos cookies. Bien que beaucoup de sites aient besoin de ces cookies pour fonctionner, l’idée est que vous puissiez vider cet historique quand vous le souhaitez. Nous construisons une version de cet outil pour Facebook. Ce sera une fonctionnalité simple qui permettra d’effacer votre historique de navigation – ce sur quoi vous avez cliqué, les sites que vous avez visités, et caetera.”

Dans un autre post, sur le site Facebook Newsroom, Erin Egan, responsable de la vie privée (un poste pas facile à occuper par les temps qui courent) se montre un poil plus précis, expliquant que si nous le décidons, le réseau social “effacera toutes les informations qui peuvent servir à nous identifier”, et que l’entreprise continuera à fournir des informations aux applications et sites partenaires mais “sans stoker ces informations d’une manière qui soit associée à notre compte.” D’autre part, Clear History nous permettra “de voir quels sites et application récoltent des informations” et les communiquent à Facebook.

Faites-le

À première vue, pour qui n’a pas suivi de près les récentes tribulations de Facebook au Congrès américain, tout ceci peut sembler abscons. Récapitulons : outre les données personnelles que Facebook récolte lorsque vous utilisez son service, le réseau social vous suit également à la trace lorsque vous naviguez sur le Web. Comment ? Il suffit d’un bouton “J’aime” ou “Partager” sur une page Web, voire d’un “Facebook Pixel” – un traqueur installé par le site en question, gros comme un pixel, qui permet à Facebook de savoir ce que vous êtes en train de faire.

Lors de son interrogatoire par le Congrès américain, Mark Zuckerberg a dû s’expliquer sur ces pratiques et reconnaître, finalement, que son entreprise le faisait pour tout le monde, y compris ceux qui n’ont pas de compte Facebook – ce qui soulève la question brûlante des “profils fantômes”, ces utilisateurs jamais inscrits que le réseau social est quand même capable d’identifier, un concept dont Zuckerberg n’aurait paraît-il jamais entendu parler. Et ça, évidemment, les pouvoirs publics et les défenseurs de la vie privée n’ont pas franchement apprécié. Ce qui nous amène à Clear History.

Faut-il s’en réjouir ? Oui. Ne boudons pas notre plaisir, la possibilité de faire disparaître son historique de flicage sonne comme une petite victoire en ces temps où la vie privée est en voie de disparition. Si l’option n’est pas encore sortie – cela prendra “quelques mois” à mettre en place, explique l’entreprise –, nul doute que nous serons les premiers à aller vérifier son efficacité lorsqu’elle sera disponible, notamment en comparant le visage de notre archive Facebook personnelle avant et après vidange des données de navigation. Reste maintenant à savoir combien d’entre nous prendront le temps de le faire, d’autant que Mark Zuckerberg ne manque pas de nous avertir personnellement que “notre Facebook ne sera plus aussi bien pendant qu’il réapprend vos préférences”. Faites-le néanmoins, ne serait-ce que pour l’illusion du contrôle.