Aux États-Unis, technologie et culture de weed homemade font bon ménage

Aux États-Unis, technologie et culture de weed homemade font bon ménage

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Par Thibault Prévost

Publié le

Après la boîte à culture intelligente Grobo, un deuxième prototype, la Leaf, automatise entièrement la culture de marijuana chez soi. Le futur.

Alors que la vague de légalisation continue doucement mais surement de déferler, année après année, sur les États américains, le marché de la weed génère désormais des milliards de dollars de recettes annuelles (5,4 milliards en 2015, pour être précis), tant pour ceux qui collectent les taxes que pour le secteur privé qui propose biens et services au désormais respectable stoner. Et à l’amorce de l’ère de la domotique, il était parfaitement normal que la convergence technologique rapproche la botanique de l’algorithme. Un peu de soleil et quelques gouttes de crowdfunding plus tard, le marché du “smart garden”, la boîte de culture connectée, commence à bourgeonner.
Après la sortie, le 10 août dernier, de la Grobo, le premier kit de “jardinage connecté” qui promettait une culture sans effort, The Verge nous apprend que la concurrence débarque avec la Leaf, une autre boîte à weed qui tente de faire basculer l’art ancestral de la petite récolte perso dans l’ère de l’automatisation. Les deux machines fonctionnent peu ou prou de la même manière : vous vous occupez de planter la graine dans son pot, de brancher la box (de la taille d’un petit réfrigérateur), vous la connectez à votre téléphone grâce à l’appli dédiée et… vous laissez faire.

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La machine gère tout pour vous

L’intelligence artificielle s’occupe de l’arrosage, de l’éclairage, de l’humidité, du pH, du dosage des nutriments et des engrais, de la surveillance de la croissance de la plante et vous envoie des notifications pour vous montrer à quel point votre Super Skunk grandit harmonieusement. Si la Grobo est équipée d’une porte transparente, la Leaf possède carrément une caméra de surveillance que vous pouvez consulter sur votre téléphone, montrer à vos amis, voire live-streamer sur Twitch si vous rêvez d’une perquisition surprise au bélier dès potron-minet (spoiler : ça réveille). Une fois la plante arrivée à maturation, la Leaf fait même office de séchoir. Lorsque vous rouvrez la porte, trois mois plus tard, vous n’avez plus qu’à récolter et conserver. Petit bémol : la boîte ne roule pas encore les cônes, mais gageons que les prochaines versions répareront cet oubli.

De la weed et des tomates

Les puristes s’indigneront probablement en rappelant que rien n’est comparable au savoir-faire humain, et difficile de les contredire tant qu’aucune de ces variétés cultivées par une intelligence artificielle n’aura concouru dans les salons internationaux. Au cas où vous vous poseriez ces questions, précise The Verge, l’achat d’un de ces engins (comptez entre 1 000 et 2 000 euros) ne s’accompagne pas d’un sauf-conduit pour cultiver la ganja dans votre pays en toute légalité et, non, aucune des deux entreprises ne vous fournira les graines (féminisées, on le rappelle) à planter.
D’ailleurs, quand on jette un œil à leurs spots de pub léchés, on s’aperçoit qu’aucune de ces boîtes n’est officiellement dédiée aux stoners mais plutôt à une clientèle über-saine ascendant Gwyneth Paltrow qui souhaiterait se faire son petit potager bio perso dans le salon sans démolir l’ambiance feng shui de son penthouse siglé Starck. Vous pouvez donc vous les faire livrer en toute innocence : après tout, quoi de plus inoffensif que de faire pousser son basilic et sa ciboulette sans rien demander à personne ?