Etats-Unis : Blancs et Noirs se divisent sur Twitter pour mieux se rejoindre

Etats-Unis : Blancs et Noirs se divisent sur Twitter pour mieux se rejoindre

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Par Anaïs Chatellier

Publié le

Après l’annonce de la non inculpation du policier blanc qui a tué Eric Garner, deux hashtags ont été créés sur Twitter, faisant apparaître deux facettes de l’Amérique.
Quelques jours après Ferguson, un nouvel acquittement ce mercredi 3 décembre a provoqué la colère des internautes américains. Cette fois-ci, il s’agit de l’officier Daniel Pantaleo non poursuivi pour la mort d’Eric Garner, un père de famille noir accusé de faire de la contrebande de cigarettes. À seulement une semaine d’intervalles, ces deux non-lieux posent à nouveau la question du racisme aux Etats-Unis, un débat qui se déplace jusque sur les réseaux sociaux.
En créant les hashtags #CrimingWhileWhite et #AliveWhileBlack devenus rapidement viraux, blancs comme noirs partagent des histoires individuelles d’interactions avec la police.

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#CrimingWhileWhite ou l’avantage d’être blanc

Avec le hashtag #CrimingWhileWhite (commettre un crime en tant que blanc), les internautes racontent des crimes ou délits qu’ils ont réalisé sans pour autant être punis ou simplement très légèrement. Une manière de montrer qu’être blanc aux Etats-Unis entraine des traitements de faveur de la part des forces de l’ordre et permet de vivre en toute impunité.

J’ai fait un vol à l’étalage quand j’avais 14 ans, on m’a relâché parce que mes parents sont venus me chercher et qu’on “avait l’air d’une gentille famille”.

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À 13 ans, j’ai volé une voiture avec des amis. Nous l’avons conduite deux semaines avant d’être pris en flagrant délit. Le seul inculpé était noir.

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Quand j’avais 17 ans, on m’a choppé en train de faire un vol à l’étalage et ils m’ont gentiment demandé de quitter le magasin (avec la marchandise).

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Vous savez ce qui se passerait si je me promenais dans mon quartier avec une arme-jouet ? Rien. Absolument rien.

Si beaucoup d’internautes ont félicité cette initiative qui montre bien les différences raciales qui peuvent encore exister aux Etats-Unis, d’autres n’ont pas vraiment apprécié que des blancs rapportent cette affaire à leur situation.

#AliveWhileBlack ou le racisme quotidien

C’est pourquoi le hashtag #AliveWhileBlack a été créé, une manière de rappeler que c’est aussi aux Noirs-Américains de raconter comment ils subissent la justice discriminatoire. Selon Mic, c’est Jamilah Lemieux, rédactrice chez Ebony Magazine qui a été la première à lancer ce nouveau hashtag. “Les Noirs sont systématiquement arrêtés, décriés et maltraités par les personnes qui sont censés les servir et les protéger” rappelle Jamilah Lemieux avant d’ajouter :

En tant que personnes noires, les policiers nous traitent comme si nous étions une menace systématique dont il faut se débarrasser. Il est important d’examiner les différentes façons dont les Noirs et les Blancs sont traités par la police, mais en ce moment, ce sont nos histoires qui devraient être en première ligne et non pas les actes de la police qui agit de manière permissive avec les Blancs.

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Je comprends #CrimingWhileWhite, mais je pense que nous avons besoin de quelques contre-récits.

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Hey les gens noirs, comment vous a traité la police pour #vivre comme un noir ?

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Arrêté par un flic alors que je marchais vers un studio d’art la nuit. Il a dit que j’avais “un kit de cambriolage”, j’avais du matériel d’art et un portfolio.

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Je suis allée à une station de police pour signaler qu’un homme blanc m’avait agressé sexuellement. On m’a fait une leçon de moral sur la manière dont je pourrais ruiner sa vie.

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J’avais fait le mur pour aller à une soirée. En attendant le bus pour rentrer chez moi à 2h, les policiers m’ont arrêté pour prostitution. J’avais 17 ans.