Falsifier une enquête d’opinion, un jeu d’enfant

Falsifier une enquête d’opinion, un jeu d’enfant

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Par Théo Chapuis

Publié le

C’est désormais une habitude bien ancrée chez de nombreux médias : proposer des sondages, ou plutôt une “consultation sur internet”, à leurs visiteurs. Ces enquêtes portent la plupart du temps sur des questions de société. Hier, dans une tribune sur le site communautaire musulman Al-Kanz, un homme qui a souhaité garder l’anonymat a déclaré avoir “participé massivement à un énième sondage sur l’islam”.
La question posée par le site de France Télévisions était : “être licencié pour port du voile au travail vous choque-t-il ?”. L’internaute raconte : “sans recourir à une quelconque technique illégale, le plus simplement du monde, j’avais voté un peu plus de 64.000 fois”.

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Des “sondages” sur de nombreux sites d’info

De nombreux sites internet d’information (ou vitrines de journaux ou de chaînes d’info) proposent ce type de sondage à leur lectorat. Nous avons répété le test sur ceux du Figaro, de RMC ou encore de BFMTV pour nous apercevoir qu’en rafraîchissant simplement la page du sondage, notre réponse était bel et bien comptée plusieurs fois. Il est alors tout à fait possible, d’autant plus si l’on s’accompagne d’un complice ou deux, de parasiter tout à fait une enquête d’opinion en ligne d’un média d’information… Il semble bien que le pirate du sondage de France Télévisions ait raison : la technique est d’une simplicité évidente.
Cependant, comme France Télévisions le précise sur son site, “une consultation sur internet n’a absolument pas valeur de sondage, puisque [elle ne peut] garantir les critères de représentativité”. Reste que les publications qui pratiquent ces enquêtes d’opinion claironnent souvent ces résultats sur leurs plateaux de JT/colonnes des journaux/micros de radio, comme s’il s’agissait de sondages officiels. Méfiance.