En Essonne, les élèves qui feront le ramadan paieront quand même la cantine l’année prochaine

En Essonne, les élèves qui feront le ramadan paieront quand même la cantine l’année prochaine

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Par Virginie Cresci

Publié le

La laïcité comme argument

Avant cette prérogative, c’était aux principaux d’établissements de l’Essonne de décider des cas de remboursements (comme dans la plupart des départements), mais désormais, plus possible d’alléger sa facture quand on allège aussi son menu. Entre les lignes, on comprend vite que ce ne sont pas les apprentis végans qui refusent de toucher au hachis parmentier qui sont visés mais ceux qui font le ramadan, car pour justifier cette mesure, le président du conseil départemental de l’Essonne, François Durovray (Les Républicains), lève le drapeau de la laïcité.
Il estime que “le principe de la laïcité, c’est que l’on respecte chacune des religions, mais qu’on n’adapte pas le service public en fonction de ces religions, c’est le principe même de la vie en collectivité”, argue-t-il sur France Info. “Ce n’est pas à la carte, chacun comme il veut, ce n’est pas possible, on est dans un pays avec des règles, et ces règles s’appliquent.”
Du côté de l’opposition, David Ros, président socialiste du groupe d’opposition du conseil départemental pointe du doigt la stigmatisation faite à ces élèves musulmans. “C’est un peu dommage d’arrêter ça (le remboursement des repas, ndlr), et surtout, de le stigmatiser dans cette période où il y a un peu de tensions communautaires”, a-t-il déclaré à Marianne.
Une mesure qui soulève une autre question : les cantines de l’Essonne serviront-elles toujours du poisson le vendredi ? Car cette pratique alimentaire est elle aussi religieuse : elle nous vient des chrétiens qui “mangent maigre” le vendredi en mémoire du Vendredi saint (le jour où le Christ a été crucifié). Alors comme pour François Durovray, il ne faut pas “qu’on n’adapte le service public en fonction de ces religions”, ne faudrait-il pas servir du poisson pané le lundi ?

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