En Égypte, une journaliste participe à l’arrestation de 33 homosexuels

En Égypte, une journaliste participe à l’arrestation de 33 homosexuels

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Par Anaïs Chatellier

Publié le

Une journaliste égyptienne a orchestré l’arrestation d’une trentaine d’hommes homosexuels dans un hammam, “ce nid de perversion collectif“.
Ce dimanche 7 décembre, 33 homosexuels ont été arrêtés dans un hammam public au Caire réservé aux hommes. Poursuivis pour “perversion” et “débauche“, les accusés ont été brutalement amenés au commissariat par la police sans même qu’on leur laisse la possibilité de se rhabiller. À l’origine de cette arrestation : une journaliste et son émission de télévision dont le trailer annonce la couleur :

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Pour la première fois dans l’histoire des médias égyptiens et arabes, nous avons aidé la police a démanteler le plus grand repaire d’homosexuels au coeur du Caire. 

 

Mona Iraqi, la journaliste derrière l’arrestation

Aujourd’hui est une belle journée. Notre émission a pu dissoudre un lieu de perversion entre hommes et les capturer en flagrant délit… Mon dieu, la réussite est belle et atteindre ses buts est encore mieux…

 L’Égypte, de plus en plus sévère avec les homosexuels

Selon Reuters, c’est la plus grande mesure répressive contre les homosexuels depuis 2001 et l’affaire du “Queen Boat”. À l’époque, 52 hommes avaient été arrêtés pour “débauche invétérée”, “comportement obscène” et “mépris de la religion” parce qu’ils se trouvaient à bord d’une boite de nuit gay flottante appelée Queen Boat. Exhibés comme des “pervers”, les procès avaient duré plusieurs mois, jusqu’à ce qu’une vingtaine d’accusés reçoivent une peine de trois ans de prison.
Si cette affaire a eu lieu il y a plus de dix ans, il semblerait que depuis que la mise en place du régime d’Al-Sissi, les autorités aient pris de nouveau pour cible la communauté gay d’Égypte. Il y a tout juste un mois, huit hommes ont été condamnés pour avoir participé à un faux mariage gay organisé sur un bateau à l’occasion d’un anniversaire. Diffusée sur les réseaux sociaux et visionnée plusieurs milliers de fois, la vidéo leur a valu une condamnation à trois ans de prison ferme pour “diffusion d’images indécentes”.