En Nouvelle-Zélande, une école apprend aux enfants à vivre dans la nature

En Nouvelle-Zélande, une école apprend aux enfants à vivre dans la nature

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Par Jeanne Pouget

Publié le

“On nous appelle ‘école’, mais rien ne ressemble à une école ici. On ne fait pas des trucs comme dire aux enfants que c’est l’heure d’écrire ou d’apprendre les maths. Quand ça les intéresse de le faire, ils le font”, résume Joey Moncarz, cofondateur des lieux, au Guardian.

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Cet ancien professeur, qui a officié cinq ans dans des écoles classiques, a finalement décidé de monter sa structure, afin de préparer les enfants à affronter les vrais défis du monde de demain, comme le changement climatique. L’étude pratique de l’environnement, de la faune et de la flore locales, et des techniques de survie ont donc, pour lui, plus d’importance que d’apprendre par cœur une dictée ou un poème.

Sortir du modèle éducatif mainstream

À la Deep Green Bush – inspirée de certaines écoles expérimentales scandinaves ou américaines –, les enfants choisissent donc d’apprendre l’écriture, la lecture ou l’arithmétique à leur propre rythme, et non pas à celui imposé par les programmes scolaires ou un quelconque adulte référent. Joey Moncarz poursuit :

“Ces parents voyaient leurs enfants malheureux et stressés dans le système éducatif classique et ils ont commencé à s’interroger : est-ce normal ou juste pour des enfants de rentrer à la maison stressés et malheureux ? Pour avoir enseigné dans une école classique, je dois dire que la plupart des enfants sont stressés et malheureux.”

Cette école, qui est enregistrée auprès du ministère de l’Éducation nationale en tant qu’école indépendante, n’a donc pas à remplir les mêmes standards pédagogiques et éducatifs que les autres, même si le ministère se réserve un droit de regard. De façon à vérifier que les enfants restent tout de même armés pour s’intégrer à la société moderne.
Pour Joey Moncarz, ce modèle n’a rien d’alternatif dans la mesure où il repose sur des principes éducatifs millénaires, puisque les parents ont élevé et éduqué leurs enfants au cœur de la nature pendant des millions d’années. “Nous ne voulons pas être un genre d’école, nous voulons remplacer les écoles mainstream”, conclut-il.

Une tendance qui gagne du terrain dans le monde

Pour David Berg, chercheur en éducation à l’université d’Otago (Nouvelle-Zélande) interrogé par le Guardian, beaucoup de gens souffrent d’une déconnexion avec la nature et la vie en extérieur en général, alors qu’ils accordent pourtant de l’importance à ce mode de vie. “Pour réussir dans la société moderne, il y a tout un champ de compétences à développer, mais seulement quelques-unes peuvent être déployées à l’extérieur”, analyse-t-il.
Retour aux sources ou pas, il semblerait qu’au sein de la société actuelle, de plus en plus de parents soient tentés d’éduquer leurs enfants eux-mêmes, en dehors des systèmes conventionnels. Il y a quelques mois, Konbini vous parlait par exemple du Born Wild Project, une initiative américaine qui ambitionne de fédérer les parents millennials qui ont décidé de quitter la vie citadine pour élever leurs enfants au plus près de la nature. Ils expliquaient notamment leur besoin de liberté et de se reconnecter à la nature.
Une sorte de retour aux modèles éducatifs issus de l’époque new age, à cela près que notre génération a sans doute une expérience encore plus appuyée des dérives de la société moderne que les autres. Comme souvent, l’extrême fait office de réponse à un autre extrême.

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