Dans le documentaire L’OMS : dans les griffes des lobbyistes ?, Arte mène une solide investigation sur une institution onusienne fragilisée, sous-financée et dominée par les intérêts privés qui mettent à mal son indépendance et l’efficacité de ses missions de santé publique.
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À l’occasion de la Journée mondiale de la santé le 7 avril, Arte diffuse le mardi 4 avril à 20 heures 50 un documentaire inédit qui se penche sur l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’institution de santé publique de l’ONU, créée en 1948, a pour objectif d’amener tous les peuples du monde au niveau de santé le plus élevé possible. Or cette investigation montre que son mode de financement actuel, dominé par les intérêts privés entrave l’indépendance de ses missions.
Le film soulève par exemple la complaisance de l’OMS avec le glyphosate (qu’elle a déclaré sans danger), ou ses silences quant aux conséquences de la pollution liée aux compagnies pétrolières en Afrique – sans parler de la minoration des bilans humains des catastrophes nucléaires de Tchernobyl et Fukushima, ou encore celle des désastres de l’utilisation de munitions à l’uranium appauvri en Irak ou dans les Balkans. Des postures étonnantes qui posent question et que le documentaire décrypte à l’aune des financements de l’institution, qui proviennent aujourd’hui à 80 % de donneurs privés (comme Bill Gates) et parmi lesquels on trouve des lobbys industriels et des groupes pharmaceutiques.
Loin de nier son efficacité, le documentaire L’OMS : dans les griffes des lobbyistes ? met cependant en lumière une institution fragilisée soumise à des financements provenant de moins en moins de ses États membres, tout en alertant sur le fait que les intérêts privés dominent désormais les enjeux de santé publique mondiaux.