Docu : au cœur de Bryggeriets, le lycée dédié aux skateurs

Docu : au cœur de Bryggeriets, le lycée dédié aux skateurs

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Par Naomi Clément

Publié le

En Suède, la petite ville de Malmö abrite le seul établissement construit par et pour les skateurs. Un lieu unique en son genre, capturé par le réalisateur Phil Evans.

Le 20 août dernier, le géant Vans avait élu domicile à Malmö pour organiser la finale de son Vans Park Series, une compétition internationale de skate (pour laquelle la firme californienne avait carrément construit son propre bowl). Car en dépit de sa petite taille, cette cité suédoise est l’une des plus actives au monde en matière de skate.
Malmö n’est pas une grosse ville, mais la scène skate qu’elle abrite est massive, nous confiait alors Gustav Eden, chargé des questions liées au skate à la mairie de Malmö (oui, cette mairie possède une branche dédiée au développement du skate). Ces vingt dernières années, la scène n’a cessé de grandir, notamment parce que nous mettons tout en œuvre pour faire de cette ville l’endroit le plus skatable possible.” 
Parmi ces nombreuses initiatives, qui encouragent le développement de la culture skate en Scandinavie, il y a le  Bryggeriets Gymnasium, un lycée entièrement dédié au skate. Construit en 2006, cet institut est le seul au monde à avoir été bâti par et pour les skateurs. Ici, la cour de récré s’organise autour d’un skatepark massif, et le skate est une discipline à part entière, enseignée au même titre que l’anglais, la géographie, les sciences sociales ou les mathématiques. Un établissement unique en son genre donc, raconté à travers Bryggeriet, une série documentaire en trois parties réalisée par Phil Evans.

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“Encourager les élèves à se passionner pour d’autres disciplines”

Et si d’aucuns pourraient reprocher Bryggeriets Gymnasium d’aller à l’encontre de l’esprit de rébellion intrinsèque à la culture skate, en institutionnalisant cette dernière sur les bancs de l’école, pour John Dahlquist, skateur et principal-adjoint du lycée, c’est tout l’inverse. Interrogé par Huck Magazine, ce dernier expliquait :

“Quand j’ai commencé à travailler ici, j’avais peur que cet esprit rebelle s’échappe par la fenêtre, puisque enseigner le skate à l’école est finalement le moyen ultime d’institutionnaliser ce dernier.
Mais [cet esprit] est toujours au cœur de la culture skate, ce qui me ravit. Je crois que les skateurs qui sont élèves dans notre établissement sont les mêmes que ceux étudiant dans n’importe quel autre établissement. À la différence près qu’ils sont autorisés à apporter leur passe-temps préféré à l’école.
Quand j’étais enfant, les profs m’interdisaient de ramener ma planche à l’école, ce qui m’enfermait dans une position où je devais toujours attendre la fin des cours pour retrouver ce qui me passionnait le plus. En incorporant le skate à l’école, j’ai l’espoir d’encourager les élèves à se passionner pour d’autres disciplines.”