Devant la tour Trump, les barrières de sécurité sont siglées “Tiffany & Co.”

Devant la tour Trump, les barrières de sécurité sont siglées “Tiffany & Co.”

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Par Thibault Prévost

Publié le

L’entreprise de joaillerie américaine a conclu un partenariat avec la police de New York pour placer des publicités sur les barrières de sécurité entourant la demeure du milliardaire président.

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L’accession de Donald Trump au pouvoir n’a pas encore menacé profondément le modèle de société américain, Dieu merci. Depuis l’élection du milliardaire à la fonction suprême, son gratte-ciel personnel de New York, la Trump Tower, a vu sa fréquentation augmenter en conséquence… et ses moyens de sécurité avec. Aujourd’hui, entre les services secrets et le NYPD (la police de New York), il est devenu compliqué de se balader dans le voisinage de l’édifice iconique.

Or c’est justement là, sur la Cinquième Avenue, à quelques dizaines de mètres de la tour, que le joaillier Tiffany & Co. a implanté l’un de ses magasins les plus luxueux. Frustrée par la baisse de fréquentation du commerce depuis l’élévation du niveau de sécurité du périmètre, la marque a donc eu recours à un marketing d’un genre nouveau : orner de son logo les barrières de sécurité du NYPD, tout simplement.

Selon les photos du site WWD, on peut donc admirer le cordon de sécurité – qui circonscrit le déplacement des piétons tout le long de l’avenue adjacente – transformé en une sorte de chemin balisé, bardé du logo de la firme et menant tout droit au magasin. Et comme si ça ne suffisait pas, Tiffany a même posté sur le chemin des employés, vêtus aux couleurs de la marque, qui distribuent aux passant des chauffe-mains et les rassurent en leur expliquant que l’enseigne reste ouverte malgré les multiples checkpoints.

La pub à la conquête du monde

Pour Gizmodo, aucun doute: une telle manoeuvre marketing est l’un des nombreux signes annonciateurs d’un futur dystopique dans lequel la moindre parcelle de mobilier urbain sera conquise par la publicité. Et de citer, pêle-mêle, Minority Report, Blade Runner ou la littérature d’anticipation de William Gibson comme autant d’exemples de ce à quoi pourrait ressembler notre monde dans les décennies à venir.

En France, cela fait pourtant longtemps que la publicité et les pouvoirs publics s’associent pour transformer les échafaudages de travaux publics, par exemple, en titanesques affiches pour des grandes marques, comme ce fut le cas pour le Panthéon, l’hôtel de police de Saint-Michel, les musées d’Orsay et du Louvre, la Conciergerie – sans oublier le métro ou les Champs-Élysées… Qu’on se rassure, la dystopie à la Hyper-Reality peut encore être contrée, en signant par exemple la pétition du collectif Art Station, via la plateforme de crowdfunding Cercle Rouge, envoyée à Valérie Pécresse, qui propose de remplacer les publicités des réseaux de transport franciliens par des œuvres contemporaines. À ce jour, elle a recueilli plus de 13 000 signatures.