Sauver la Grèce en achetant des salades olives feta, le projet fou d’un Anglais

Sauver la Grèce en achetant des salades olives feta, le projet fou d’un Anglais

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Par Théo Chapuis

Publié le

J’ai décidé de résoudre la crise grecque grâce au crowdfunding. Tout ce dont j’ai besoin, c’est que chaque citoyen de l’UE achète une salade olives feta.

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Pourtant Thom Feeney ne travaille pas dans l’industrie agro-alimentaire : il a 29 ans, habite Londres et travaille dans une boutique de chaussures. Le 28 juin, il a tout simplement lancé une campagne de crowdfunding sur la plateforme Indiegogo avec un but pas banal : rembourser la dette que la Grèce doit au FMI, soit 1,6 milliard d’euros. Selon l’apprenti justicier, ce n’est pas très compliqué :

L’Union européenne est le foyer de 503 millions de personnes. Si nous donnons juste quelques euros, alors nous pouvons sauver la Grèce et peut-être la remettre vite sur les rails. C’est facile.

“Les Européens sont plutôt généreux”

J’en avais simplement assez de voir le sujet de la crise grecque tourner en rond indéfiniment. Tandis que les politiciens tergiversent, des personnes réelles s’en trouvent affectées concrètement. Et lors de leurs gesticulations, les politiciens finissent par l’oublier. Alors j’ai juste pensé, “tant pis, j’essaye…”

Pour sauver la Grèce, #crowdfundgreece

Europhile convaincu, il emploie l’expression “nos cousins grecs” mais se défend d’être d’une manière ou d’une autre impliqué dans la politique du pays. Cependant, en jetant un rapide coup d’œil à son compte Twitter personnel, on s’aperçoit bien vite que chez lui, Feeney roule clairement pour le Labour, le parti travailliste britannique (centre gauche) – lourdement battu lors des élections générales du 7 mai 2015.
Pourtant, seulement armé de son compte dédié Greek Bailout Fund ainsi que du hashtag #crowdfundgreece, Feeney affirme n’être animé que de philanthropie dans son projet : “Je vois davantage la campagne comme une façon d’aider les Grecs que de m’impliquer dans la politique”.
D’ailleurs, il ne cherche pas à en faire trop :

J’ai mis assez d’argent pour avoir une bouteille d’Ouzo, ce qui m’a coûté 10€. Si 1 Européen sur 3 faisait la même chose, on atteindrait notre but !

A l’heure où nous écrivons ces lignes, le projet a déjà récolté plus de 142 000 €. Soit une goutte d’eau dans l’océan d’1,6 milliard d’euros qu’il faut atteindre. Pourtant, le projet intrigue et suscite le relai : il a été partagé plus de 23 000 fois sur Facebook et plus de 6 400 fois sur Twitter. Il lui reste 7 jours pour accomplir son objectif.

Un antécédent français

En 2012, une campagne de crowdfunding voyait déjà le jour pour aider la Grèce. Fin mars déjà, un groupe d’intellectuels français lançait “De peuple à peuple”, un projet sur KissKissBankBank qui proposait de réunir 300 000 €. Si on est bien loin des milliards d’euros que coûterait le coup d’éponge final sur la dette grecque, c’est que ce projet devait aider en priorité l’association Solidarity4All “qui facilite l’accès à la nourriture, à l’éducation et à la santé des plus démunis”, selon l’Obs.
Le projet a capoté, ne remplissant que 39% de ses objectifs… Pourtant, c’est déjà près de 120 000 € de promesses de don que récoltait cette modeste initiative à destination du peuple de Grèce. On souhaite que les dieux de l’Olympe accordent davantage de réussite au projet de Thom Fenney.