Des emojis détournés pour pouvoir parler de la maltraitance infantile

Des emojis détournés pour pouvoir parler de la maltraitance infantile

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Par Aline Cantos

Publié le

Une entreprise suédoise a décidé d’exploiter le populaire phénomène emojis afin de sensibiliser leurs utilisateurs à la violence et donner aux plus jeunes victimes un moyen d’expression.
Une organisation suédoise à but non lucratif a décidé d’agir contre la maltraitance infantile. Alors que les enfants et jeunes victimes ont bien souvent beaucoup de mal à mettre des mots sur le mal qui les touche, l’image permettrait de faciliter la communication. C’est pourquoi, à l’heure des nouvelles technologies et du boom de l’utilisation des smileys, la structure scandinave a décidé de développer un kit d’emojis reflétant cette triste réalité.
Les personnages, disponibles sur iPhone, renvoient à des états d’esprit tout comme à des blessures physiques. Quand l’un propose d’exprimer la baisse de l’estime de soi, l’autre met en scène un père alcoolique violent ou bien des poignets scarifiés.

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Un moyen d’expression pour les jeunes

Les images sont fortes et parlantes. En un seul geste, le jeune concerné par cette thématique peut retranscrire une situation pourtant complexe qu’il pourrait avoir du mal à verbaliser. Les “Abused Emojis” (“Emojis Maltraités”) sont au nombre de 15 et peuvent être téléchargés gratuitement sur l’App Store d’Apple. Une conditions qui exclut leur utilisation pour bon nombre de personnes ne disposant pas d’un iPhone.
Les emojis, pourtant souvent associés à des expressions positives ou à des humeurs spontanées, auraient vocation à devenir un vecteur d’expression pour les enfants soumis à des situations de violence, qu’elle émane de leur entourage comme d’eux-mêmes.
Bien qu’en apparence mineure, l’initiative fait sens. En effet, lorsque les enfants ne peuvent utiliser la parole, leur état psychologique transparaît souvent en image. Ainsi, la psychologie s’est penchée sur le sujet et a démontré l’utilité de l’expression visuelle. Grâce, notamment, à des dessins dits projectifs, il serait possible de savoir si un enfant a subi des violences physiques ou sexuelles.
Ce mode d’expression, développé bien avant l’écriture, pourrait faciliter la communication des plus jeunes et alerter les spécialistes. Avec ces emojis, la société à but non lucratif cible cependant une classe d’âge et une catégorie sociale d’enfants disposant d’un smartphone, ce qui reste un facteur excluant encore une bonne partie de la jeunesse.