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Des tatouages exceptionnels découverts sur une femme momifiée en Égypte

Des tatouages exceptionnels découverts sur une femme momifiée en Égypte

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Par Ariane Nicolas

Publié le

Il pourrait s’agir des plus vieux tatouages figuratifs jamais découverts par des archéologues.

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Ils ont plus de 3 000 ans. Des tatouages ont été découverts sur la momie d’une femme par une équipe de l’Institut français d’archéologie orientale (IFAO), à Deir el-Medineh (Egypte). La trouvaille, qui date de l’an dernier, a été dévoilée dans la revue Nature en mai dernier.

Cette femme, qui serait morte alors qu’elle était âgée d’une vingtaine ou d’une trentaine d’années, n’a plus de tête ni de jambes. Elle aurait vécu entre -1300 et -1070 av. J-.C. Ce qu’il reste de son corps compte plus de trente tatouages répartis sur le cou, les bras et le dos, d’après les analyses pratiquées grâce aux rayons infrarouges.

Une technique proche de la nôtre

Pour Cédric Gobeil, chef de la mission d’archéologie cité par Le Figaro, les techniques employées sont très proches de celles pratiquées aujourd’hui. “Les tatoueurs égyptiens recouvraient la peau d’un pigment bleu-noir obtenu en faisant brûler des végétaux, détaille-t-il. Puis ils tatouaient avec un assemblage de petites aiguilles.” Certains sont plus effacés que d’autres, ce qui laisse penser que cette femme a eu régulièrement recours à cette pratique, tout au long de sa vie.

S’il n’est pas rare de trouver des tatouages sur une momie égyptienne, les motifs sont ici exceptionnels. D’habitude, explique l’équipe scientifique, la peau est recouverte de points ou de traits. Ces tatouages-ci sont figuratifs : des fleurs de lotus sur les hanches, des babouins sur le cou, des vaches sur les bras… Il pourrait s’agir des tout premiers tatouages figuratifs de l’Égypte ancienne, voire de l’humanité.

La déesse Hathor à l’honneur

D’après Nature, ces inscriptions sont en grande partie à dimension religieuse. Une déesse est particulièrement présente : Hathor, déesse de l’amour qui prend les traits d’une vache dans la mythologie égyptienne. “Les symboles sur la gorge et les bras pourraient renvoyer à la volonté de conférer à cette femme un pouvoir magique lors de cérémonies où elle chantait et jouait de la musique en l’honneur d’Hathor”, selon la revue scientifique britannique.

Les archéologues ont désormais bon espoir de retrouver de nouvelles momies présentant le même genre de marquage corporel. D’autres dépouilles doivent être analyséees dans les prochains mois, sur le même site de Deir el-Medineh.