Des scientifiques affirment que les rêves sont essentiels pour notre bien-être

Des scientifiques affirment que les rêves sont essentiels pour notre bien-être

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Crédit : Eternal sunshine of the spotless mind

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Par Pierre Schneidermann

Publié le

Pourquoi les périodes de rêve pendant notre sommeil sont-elles fondamentales ? Un article du News Scientist a recensé plusieurs raisons.

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Le 16 mars dernier avait lieu la Journée du sommeil. Dans la France entière, des événements étaient organisés pour sensibiliser le grand public à cette noble cause qui, nul ne le conteste désormais, relève de la santé publique : il ne faut pas négliger ses heures de sommeil si l’on veut profiter au maximum de son cerveau et être bien dans ses pompes. Un dernier sondage d’envergure révélait d’ailleurs que les jeunes de 15 à 24 ans manquent de sommeil, le savent, et que les écrans y sont pour quelque chose…

Un article de News Scientist souhaite attirer notre attention sur un tout autre phénomène. Dans le monde, de plus en plus d’études scientifiques soulignent l’importance fondamentale des périodes de sommeil paradoxal et des rêves profonds qui se forment pendant ces phases qui représentent, en moyenne, 20 % de notre sommeil et surgissent vers la fin de cycles qui durent en moyenne 1 h 30. L’article est revenu sur cinq travaux de recherche majeurs.

1. La mémoire

Le rêve consolide la mémoire. Des scientifiques de l’université de Montréal ont pu le constater en empêchant l’oscillation des ondes thêta de l’hippocampe des souris pendant leur phase de sommeil paradoxal. Or cette petite partie du cerveau est, entre autres, responsable de la formation de la mémoire. Le lendemain, les souris avaient oublié ce qu’elles avaient appris la veille. Conséquence : rêve, hippocampe et mémoire sont inextricablement liés.

2. La créativité

Le rêve boosterait également la créativité. L’expérience a cette fois-ci été menée avec des humains par des scientifiques de l’université de Californie. Un des deux groupes de cobayes a fait la sieste avec une période de sommeil paradoxal (avec des rêves, donc), l’autre sans. Les deux groupes ont ensuite été soumis à un test standardisé de créativité basé sur des associations de mots. Le groupe qui a rêvé a obtenu de meilleurs résultats au test.

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3. “La nuit porte conseil”

Un scientifique de la Harvard Medical School a, de son côté, émis l’hypothèse que les rêves peuvent provoquer des réactions émotionnelles et que ces sentiments éprouvés pendant notre sommeil pourraient nous aider à mieux nous connaître et donc à prendre de meilleures décisions dans la vie. D’où l’expression “la nuit porte conseil” (avec l’équivalent anglais, “i’ve slept on it”).

4. La digestion (des émotions)

Les rêves aideraient aussi à surmonter des émotions difficiles. Une chercheuse de l’université de Chicago est convaincue que les rêves ont une fonction “digestive”. Son étude a montré que les femmes récemment divorcées qui avaient fait des rêves négatifs de leur ancien mari avaient mieux traversé cette mauvaise passe que les femmes qui n’avaient signalé aucun rêve. Nous sommes là dans la dimension thérapeutique du rêve.

5. L’objectivation des souvenirs

Retour sur la thématique “mémoire” avec des chercheurs de l’université de Californie qui ont démontré que les rêves avaient aussi pour fonction de “limer” les émotions associées à nos souvenirs. Conséquence : dans la vraie vie, il nous serait ensuite plus facile de vivre avec notre passé, sans être submergé d’émotions.

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L’article termine par quelques mises en garde dont chacun appréciera la teneur : l’alcool, le cannabis, les somnifères et certains médicaments comme les antidépresseurs dérèglent considérablement les périodes de sommeil paradoxal.

S’il fallait émettre une critique, soulignons que l’article aborde uniquement le rêve sous le prisme des sciences “dures”. Mais ces périodes si particulières de notre état de conscience ont également une place de choix dans les sciences humaines – qu’il s’agisse de psychologie, de psychanalyse ou même de sociologie, où l’on cherchera surtout à les interpréter subjectivement plutôt qu’à scruter leurs fonctions biologiques. On y débusquera fantasmes, névroses, désirs et traumatismes à des fins thérapeutiques.