Des cirques interpellent le gouvernement sur la possible interdiction des spectacles avec des animaux

Des cirques interpellent le gouvernement sur la possible interdiction des spectacles avec des animaux

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Par Jeanne Pouget

Publié le

Nicolas Hulot avait annoncé début août la création d’un groupe de réflexion sur le bien-être animal. Les directeurs de cirques s’inquiètent d’une possible interdiction des spectacles mettant en scène des animaux sauvages comme les lions ou les éléphants.

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Invité de France Inter au début du mois d’août, le ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot avait annoncé la création d’un “groupe de réflexion sur le bien-être animal”, composé notamment d’un philosophe et d’un parlementaire, sans donner de calendrier précis. Le ministre s’était par ailleurs déclaré opposé, à titre personnel, aux spectacles utilisant des animaux en captivité.

À terme, les professionnels du cirque craignent une interdiction pure et simple des spectacles mettant en scène des animaux sauvages – et donc de voir leur activité péricliter. Ils souhaitent ainsi interpeller le gouvernement à ce sujet en se rendant ce lundi 4 septembre à Paris, afin de rencontrer un représentant de l’État, rapporte RTL.

Si les professionnels du cirque s’inquiètent, c’est parce qu’ils sentent le vent tourner en ce qui concerne la question de la captivité des animaux sauvages. Le public semble être de plus en plus sensible au problème du bien-être animal, et les associations de défense des animaux dénoncent davantage les conditions de détention des bêtes enfermées dans des petites cages ainsi que les méthodes brutales de dressage.

Maltraitance contre protection

Les directeurs de cirques arguent que leurs animaux sont nés en captivité et habitués à l’homme, qu’ils sont suivis de près par des vétérinaires et bien traités, et surtout qu’ils sont mieux protégés dans leurs structures que dans la nature où ils sont victimes des braconniers. Ils se hissent eux-mêmes en rempart contre la disparition de certaines espèces.

Ainsi, deux visions du monde semblent s’opposer, entre les pourfendeurs d’une tradition du spectacle bien établie et les défenseurs d’un nouveau type de cirque progressiste. Il y a quatre mois, le cirque Joseph Bouglione annonçait qu’il mettait un terme aux numéros mettant en scène des animaux dans ses spectacles, affichant de la sorte sa volonté de se réinventer sans recourir à l’exploitation animale.

En France, il y a encore 250 cirques, qui abritent un total de 2 000 animaux, avance RTL – principalement des chevaux, tigres, lions, lamas, singes et éléphants. Côté législatif, l’ancienne ministre de l’Environnement Ségolène Royal annonçait en mai dernier, sur un coup de théâtre, la fin de la reproduction des dauphins et des orques dans les parcs marins en France, s’attirant la colère des directeurs d’établissements pris au dépourvu. Pas de quoi rassurer les professionnels du cirque sur leur avenir. Ce qui nous amène à poser une simple question : le cirque a-t-il besoin de mettre en scène des animaux sauvages pour proposer des spectacles de qualité, et donc pour perdurer ?