Derrière les selfies avec les animaux sauvages, un trafic cruel et des espèces en danger

Derrière les selfies avec les animaux sauvages, un trafic cruel et des espèces en danger

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Par Jeanne Pouget

Publié le

L’ONG World Animal Protection alerte sur la recrudescence de selfies inappropriés avec des animaux sauvages postés sur Instagram.

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Un perroquet sur l’épaule, un singe dans les bras, un serpent autour du cou, un crocodile apprivoisé… Quoi de plus exotique que de se faire prendre en photo avec la faune locale pour immortaliser un voyage ?

Une tendance qui séduit de plus en plus de touristes : un rapport de l’ONG World Animal Protection note une augmentation de 292 % du nombre de selfies pris avec des animaux sauvages et publiés sur Instagram ces trois dernières années.

Or, l’ONG constate que 40 % de ces clichés montrent des personnes “se comportant de façon inappropriée avec les animaux”. Les écologistes soulignent en outre que derrière ces mises en scène, où les touristes posent nonchalamment avec des animaux sauvages, sévit un cruel trafic animalier empli de souffrances et de maltraitance.

Des animaux maltraités et en souffrance

L’ONG met notamment en garde sur les conséquences de ces photos prises avec des espèces de la forêt amazonienne. Par exemple, dans la ville brésilienne de Manaus, 18 agences de tourisme mentionnées dans le rapport offrent la possibilité de “toucher des animaux et prendre des photos avec eux” dans 94 % de leurs excursions.

Une pratique particulièrement répandue en Amérique du Sud (mais qui n’épargne pas l’Asie et l’Afrique) et qui consiste à payer pour toucher et se faire prendre en photo avec un animal exotique. Un comportement qui ne va pourtant pas de soi, puisque ces animaux ne sont par définition pas libres de leurs mouvements et sont maintenus en captivité pour engraisser ce sombre business de l’industrie touristique.

“À l’abri des regards, ces animaux sont souvent frappés pour être soumis, séparés de leur mère ou de leurs enfants et maintenus secrètement en captivité […]. Nous avons des raisons de croire que la plupart ne survivent pas plus de six mois à ces maltraitances”, explique le rapport, cité par l’AFP.

Par ailleurs, la technique courante qui consiste à attirer les animaux avec de la nourriture peut avoir un impact négatif à long terme en modifiant leur comportement, leur organisme ou leur état sauvage.

Pour l’ONG, cette réalité est d’autant plus tragique que la plupart des touristes qui se prennent en photo avec des animaux sauvages aiment les animaux, mais ne sont pas conscients que cette pratique est illégale et qu’elle peut avoir des conséquences graves.

Alors, quitte à sembler répétitif : un animal sauvage n’a rien à faire dans vos bras ou sur votre épaule et n’a probablement pas envie de vous faire un câlin ou un bisou pour alimenter votre galerie Instagram et votre soif de likes. Un animal n’est pas un jouet (même s’il a l’air d’accord et content).