La sensation de déjà-vu serait un signe que votre cerveau fonctionne bien

La sensation de déjà-vu serait un signe que votre cerveau fonctionne bien

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Par Thibault Prévost

Publié le

Une nouvelle étude portant sur l’origine du déjà-vu a démontré que celui-ci serait la manifestation d’un système automatique de vérification des souvenirs.

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Le déjà-vu, cette étrange sensation que d’aucuns prennent pour la manifestation de bugs ponctuels dans le tissu de la Matrice et qui touche à peu près tout être humain au moins une fois au cours de son existence, est un phénomène cérébral que les neurosciences peinent encore à expliquer.

Jusqu’à présent, les quelques conclusions que la recherche pensait tenir accusaient le cerveau, cette sublime machine à déformer la réalité, de nous créer de “fausses mémoires” ou tout simplement de “lagger” lorsque nous enregistrons trop d’informations sans être pleinement concentrés dessus. Pire : si le déjà-vu est si difficile à étudier, c’est parce qu’on ne sait pas vraiment comment reproduire artificiellement ses conditions d’apparition.

Mais une nouvelle étude, menée par Akira O’Connor (un nom incroyablement stylé) et son équipe de l’université écossaise de Saint Andrews, dévoile une nouvelle méthode pour étudier plus aisément ces étranges fulgurances de mémoire et offre de nouvelles hypothèses quant au rôle du déjà-vu dans le fonctionnement du cerveau.

Un outil de “scan automatique”

Pour ce faire, les chercheurs ont lu aux sujets une série de mots en rapport les uns avec les autres, en omettant le plus important de la série (par exemple, “coussin”, “lit”, “nuit”, mais pas “sommeil”). Lorsqu’ils ont ensuite demandé aux sujets s’ils avaient entendu un mot débutant par “s”, ceux-ci répondaient que non, tout en décrivant “cette étrange sensation de déjà-vu”, explique Akira O’Connor au magazine New Scientist. Bingo.

Une fois la méthode au point, l’équipe a fait une IRM aux cerveaux de 21 sujets, pour comprendre quelles zones sont mobilisées durant le déjà-vu. Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, l’hippocampe, la partie du cerveau qui contrôle la mémoire, est inactif, alors que le lobe frontal, où se situe la “zone des décisions”, est en pleine activité.

Selon Akira O’Connor, les déjà-vu seraient une sorte d’outil de scan automatique utilisé par notre encéphale pour “vérifier” nos souvenirs… et envoyer des “rapports d’erreur” lorsque des conflits sont détectés. Un outil de défragmentation biologique, en somme. Et, selon Akira O’Connor et son équipe, la preuve d’un cerveau en bonne santé. À moins, comme les sœurs Wachowski, que vous ne préfériez la thèse du bug dans la Matrice.