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Les 5 jeunes créateurs à suivre selon VFiles

Les 5 jeunes créateurs à suivre selon VFiles

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SS17 V FILES NEW YORK FASHION WEEK

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Par Naomi Clément

Publié le

Mercredi 7 septembre, la maison VFiles a ouvert le bal des Fashion Weeks en faisant défiler la nouvelle génération des designers de mode. Présentations.

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Fondée dans les années 2010, VFiles est une plateforme en ligne qui s’attache à dénicher les créateurs de demain. Depuis sept ans, ce site communautaire orchestre notamment les VFiles Runways, des événements organisés pendant la Fashion Week new-yorkaise, qui permettent à une poignée de marques triées sur le volet de présenter leur collection sous les yeux d’un jury d’experts (et accessoirement, du monde entier).

Pour cette nouvelle semaine de la mode new-yorkaise, qui s’étend du 7 au 15 septembre, VFiles a investi le Spring Studios pour mettre en lumière 5 nouveaux noms : Song Seoyoon (New York), Rushemy Botter (Belgique), Sanchez-Kane (Mexique), Ground-Zero (Hong Kong) et Alessandro Trincone (Italie). Ces derniers ont défilé hier au soir devant un jury entre autres composé de Naomi Campbell et Young Thug. Et risquent bien de faire du bruit ces prochaines années.

Song Seoyoon

Le show s’est ouvert avec Song Seoyoon, qui a déjà fait parler d’elle en 2016. En mai dernier, cette jeune créatrice originaire de Séoul et désormais basée à New York a atteint la finale du programme Parsons x Kering Empowering Imagination, qui vise à immerger des designers dans le cœur du géant Kering (un des leaders mondiaux en matière d’habillement et d’accessoires) en Italie.

À cette occasion, Song Seoyoon a accordé un entretien au magazine Vogue, dans lequel elle assurait que “les vêtements [étaient] comme notre peau” et que nous étions tous “bloqués dans nos vêtements pour vivre au sein de la société“. Une idée qui semble l’avoir beaucoup inspirée pour cette collection printemps-été 2017, pour laquelle les mannequins ont défilé quasiment nus dans des sacs sous vide – soulignant par là la confusion entre corps et vêtements.

Rushemy Botter

La collection présentée par Rushemy Botter avait quant à elle des airs de révolution. Une révolution élégante, subtile et colorée, en faveur de la paix, de l’unité et de l’amour. Les mannequins, pareils à des militants romantiques, ont en effet marché parés de bombers kaki, de chapeaux fleuris aux allures de casques, de battes de baseball et de vestons évoquant des gilets pare-balles.

Pour renforcer son message, le jeune designer, fraîchement diplômé de l’académie royale des Beaux-Arts d’Anvers (Belgique), n’a pas hésité à créer une série de colliers et de patchs sur lesquels étaient inscrits, en lettres capitales, des devises comme “Enemy of Terrorism”, “Respect” ou “Walk Free”. Un engagement créatif qui a beaucoup séduit Naomi Campbell, et pour lequel Young Thug, en bon mentor, est même monté sur le podium.

Sanchez-Kane

Jupe en cuir fendue jusqu’à l’entrejambe, visage comprimé dans un collant noir, soutien-gorge de ferraille… les détails composant la collection printemps-été 2017 de Barbara Sanchez-Kane ont créé une atmosphère débridée, parfois même légèrement SM – rappelant à certains égards les créations de Hood by Air. On y retrouve également quelques références à la religion, comme une couronne d’épines en métal ou des vierges recouvrant des pantalons.

En outre, la créatrice mexicaine a subtilement prôné un message de tolérance et affiché son soutien à la communauté LGBTQ en distillant au sein de sa collection des messages comme “Make America Gay Again” (une référence au slogan de Donald Trump, dont s’était déjà fendu American Apparel). Elle a également choisi de faire défiler une femme aux seins nus au milieu de sa horde de corps masculins, un geste qui pourrait être analysé comme une allusion au mouvement #FreeTheNipple.

Ground-Zero

Le kawaii et le sportswear : voici les deux principales inspirations de la collection printemps-été 2017 de la maison Ground-Zero, fondée en 2008 par les frères Eli et Philip Chu.

Ici, les filles évoquent des Sailor Moon tout droit sorties de la salle de gym, enveloppées dans des sweats à l’effigie d’héroïnes de manga, de chemises aussi fleuries que les estampes délicates de Hokusai, et le front orné de hachimaki (ces bandeaux que les Japonais portent pour exprimer leur courage ou leur détermination). Bref, une collection perfusée à la culture nipponne, qui nous ravit les yeux.

Alessandro Trincone

Son nom ne vous dit peut-être pas grand-chose, pourtant, ce créateur napolitain est à l’origine de la robe bleu ciel aux infinis plissés que porte Young Thug sur la pochette de No My Name Is Jeffery – une tenue grâce à laquelle le rappeur a un peu plus remis en cause les notions de genre et de virilité au sein de l’industrie hip-hop. “Quand j’ai vu la pochette, il était 2 h 30 du matin en Italie, et j’étais complètement sous le choc”, a expliqué Alessandro Trincone à W Magazine, avant de poursuivre :

“Je crois que cette pochette incarne parfaitement ma vision : portez ce que bon vous semble. Soyez vous-même. Et ignorez ce que les gens disent ou pensent.”

Sa collection pour la saison printemps-été 2017, à la croisée des genres entre l’Angleterre victorienne et le pays du Soleil-Levant, captive par ses volumes aériens et ses couleurs lumineuses.