Un cursus universitaire propose de se spécialiser dans la défense des animaux

Un cursus universitaire propose de se spécialiser dans la défense des animaux

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Un léopard en cage au zoo de Berlin (©Trine Juel/Flickr)

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Par Jeanne Pouget

Publié le

Le campus de Brive (Corrèze) de l’université de Limoges lance cette année le premier diplôme universitaire en droit animalier. Une première en France.

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Si vous en avez par-dessus la tête de lire tous les jours dans la presse des articles tous plus déprimants les uns que les autres sur la cause animale et que vous avez envie de vous spécialiser dans ce domaine, le nouveau cursus universitaire dispensé par le campus de Brive (Corrèze) de l’université de Limoges pourrait bien vous intéresser.

Comme le rapporte Le Monde, qui s’est rendu sur place, le parcours en droit animalier, suivi depuis la rentrée par 29 élèves, consiste en deux semaines d’enseignement (54 heures), avec neufs professeurs de droit, pour “faire avancer la protection des animaux”.  Il s’agit donc d’une spécialisation complémentaire à un parcours de droit et non d’un master à part entière, les débouchés étant pour l’instant limités selon l’équipe enseignante.

Un cursus de droit animalier

Ce diplôme universitaire propose ainsi un enseignement de spécialité en droit animalier, une matière qui n’est jamais enseignée dans les cursus communs de licence et de master en droit (quelle que soit la spécialisation). Un programme tout nouveau en France donc — proposé à partir de bac + 2 mais aussi ouvert aux professionnels — , qui aborde le domaine du droit applicable à l’animal, comme les statuts juridiques des bêtes par exemple. En effet, depuis la loi du 16 février 2015, les animaux sont considérés comme “des êtres vivants doués de sensibilité” par le Code civil, et ne font donc plus partie de la catégorie des biens meubles (c’est-à-dire au même niveau qu’une table).

Cette initiative, réalisée en partenariat avec la Fondation 30 Millions d’amis, a pour vocation de mieux appréhender cette spécialité du droit souvent méconnue “dans la mesure où il touche à de nombreuses branches, qu’il s’agisse des droits civil, pénal, rural, environnemental, européen ou encore aux règles de bien-être”, explique Lucille Boisseau-Sowinski, maîtresse de conférences en droit privé interrogée par Le Monde.

Peut-être que cette nouvelle formation permettra à de plus en plus de juristes, ou futurs juristes, de se spécialiser dans le droit animalier et de faire avancer la cause animale. Si aux États-Unis ce type de cursus existe depuis une vingtaine d’années, elle attise a contrario beaucoup de moqueries en France. Perrine, une doctorante de 26 ans qui s’est inscrite cette année explique s’être vu rétorquer par son entourage professionnel que ce type de formation ne “lui servirait à rien pour sa carrière”. Un changement des mentalités serait donc le bienvenu dans l’Hexagone. Le diplôme en droit animalier de Brive montre en tous cas l’exemple.