Le CSA condamne France 2 pour son reportage sur les stages de masculinité au JT de 20 heures

Le CSA condamne France 2 pour son reportage sur les stages de masculinité au JT de 20 heures

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Par Mélissa Perraudeau

Publié le

Le CSA a condamné France 2 pour la diffusion en mars dernier d’un reportage sans recul sur des stages de masculinité.

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Le 29 mars dernier, France 2 diffusait au cours de son Journal de 20 heures un reportage intitulé “Stages : c’est quoi un homme ?”. Soit cinq minutes d’immersion dans l’un des stages de masculinité catholiques qui fleurissent en France − introduites par David Pujadas, qui nous apprenait que le patriarcat est fini depuis les années 1960…

Suivait une présentation du camp comme s’il s’agissait du dernier concept sympa de colonie de vacances, ces messieurs expliquant tranquillement leur vision rétrograde et sexiste du couple hétérosexuel. Dans cette séquence misogyne sans aucun recul, un jeune participant, venu en famille, expliquait par exemple ceci : “L’homme va être plus dans la force brute. L’image de la maison, c’est bien : l’homme va monter les murs, les trucs physiques, la femme va rendre ça beau et habitable.”

“Une conception rétrograde et machiste de la place des femmes”

Slate s’était à l’époque indigné de la séquence et de sa présentation, mais le rédacteur en chef adjoint de la chaîne avait soutenu qu’ils avaient juste rendu compte d’une “réalité”. Ce 31 juillet, le Conseil supérieur de l’audiovisuel a pourtant bien condamné France 2. Le CSA rapporte avoir été saisi par la députée Catherine Coutelle (SER) ainsi que par “un particulier”. L’élue dénonçait la façon dont ce reportage libérait “la parole sexiste sans apporter aucune contradiction”, exposant “l’idéologie ‘viriliste'” à une heure de grande écoute.

Le CSA a rappelé qu’en vertu de l’article 3-1 de la loi du 30 septembre 1986, il assure “le respect des droits des femmes dans le domaine de la communication audiovisuelle”, ce qui passe notamment par “une juste représentation des femmes et des hommes dans les programmes des services de communication audiovisuelle” et la lutte contre les stéréotypes sexistes. Et condamne donc le reportage en rappelant les responsables de la chaîne à l’ordre :

“Le CSA a estimé qu’en proposant ce sujet sans davantage le contextualiser et sans commentaire critique explicite, que ce soit dans le cadre du reportage ou lors de son lancement, la chaîne avait diffusé une séquence présentant une conception rétrograde et machiste de la place des femmes par rapport aux hommes.”