Comment des canards en plastique nous aident à comprendre les courants marins

Comment des canards en plastique nous aident à comprendre les courants marins

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Par Clotilde Alfsen

Publié le

Odyssée des temps modernes

Les Friendly Floatees ne sont pas les seuls objets en plastique dont on observe les trajets dans les océans. Dans les années 1990, le naufrage d’un porte-conteneur avait dispersé 80 000 chaussures Nike dans l’océan, qui avaient ensuite été suivies par les océanologues. Mais pour les scientifiques, les Friendly Floattees ont un avantage : ils ne sont percés d’aucun trou, ce qui améliore leurs résistance et leur flottabilité.
En récupérant les jouets un peu partout dans le monde, les océanographes américains Curtis Ebbesmeyer et James Ingraham ont établi un modèle qui permet de prévoir les points d’arrivée des naufragés en plastique. Ces jouets quasi indestructibles leur ont permis de confirmer certaines hypothèses sur les courants marins, comme celle sur l’existence du grand courant à l’origine du vortex de déchets du Pacifique nord.
Les chercheurs ont reçu la confirmation que les produits abandonnés dans l’océan restaient beaucoup plus longtemps que prévu, transportés par les courants marins. Les animaux en plastique ont ainsi parcouru plus 27 000 kilomètres. Certains sont arrivés en Europe et d’autres à Hawaii. Il est même aujourd’hui possible d’observer le détail de leur errance en mer grâce à une carte interactive.
Cependant, il ne faut pas oublier que les objets en plastique finissent par se désintégrer, se dispersant sous la forme de microdéchets plastiques. Invisibles à l’œil nu, ils représentent un danger important pour les animaux marins. En attendant, il y aurait encore des milliers de ces sympathiques jouets, voguant au gré des vagues dans le Pacifique.

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