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Chasse à la baleine : une société japonaise condamnée à verser un million de dollars

Chasse à la baleine : une société japonaise condamnée à verser un million de dollars

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Par Jeanne Pouget

Publié le

Entre décembre 2008 et mars 2014, la société japonaise Kyodo Senpaku Kaisha a chassé illégalement la baleine dans des eaux australiennes sanctuarisées. Ce mercredi 18 novembre, l’amende est tombée.

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Au mépris de la loi australienne, la baleine Minke connue sous le nom de petit rorqual de l’Antarctique, a été la cible des baleiniers japonais au cours de quatre campagnes de chasse successives.

Mais selon l’Environment Protection and Biodiversity Conservation Act datant de 1999, tous les cétacés (baleines, dauphins, marsouins) bénéficient d’une protection totale dans les eaux australiennes. Dans les eaux australes situées au Sud du continent, le Japon aurait donc contourné l’interdiction en prétendant mener des recherches scientifiques autorisant certaines prises.

Une violation de la loi qui vaut à la société coupable une amende de 1 million de dollars australiens soit 666 000 euros. La Cour fédérale australienne a estimé que Kyodo avait violé l’interdiction de pêche de manière “délibérée, systématique et durable” et tué des dizaines, voire des centaines, de baleines.

La chasse « scientifique » : une chasse commerciale déguisée ?

Selon l’organisation internationale IFAW (International Fund for Animal Welfare), la “pêche scientifique” est devenue un prétexte à partir de 1986, quand la Cour internationale de Justice (CIJ) a décidé d’interdire la chasse commerciale

Utilisée par le Japon, mais aussi l’Islande ou encore la Norvège, elle ne fournirait en réalité que très peu de données scientifiques. Par ailleurs, l’IFAW rappelle qu’à l’ère de l’ADN, les chercheurs n’ont pas besoin de tuer les cétacés pour les étudier : des échantillons peuvent être récoltés à partir des morceaux de peau que les baleines perdent, de graisse ou de matières fécales. Loin d’être marginales, ces “recherches” autoriseraient le Japon à tuer plus de 1 000 baleines dans l’océan Austral chaque année.

À noter que ce sont les nations baleinières qui édictent leurs propres quotas et non la Commission baleinière internationale. Autrement dit, le Japon délivre ses propres permis sans avoir à subir de contrôle extérieur ou à fournir d’explication. Et ô surprise, ce sont les nations les plus friandes de viande de baleine ou les plus impliquées dans son commerce qui délivreraient le plus de “permis scientifiques”.

Espérons que cette amende serve d’exemple et décourage les baleiniers de poursuivre leurs chasses illégales. Le fait est que la chasse à la baleine est une tradition japonaise ancestrale ancrée dans la culture du pays, et qu’il est difficile de faire évoluer les mentalités. Le mois dernier, le pays affirmait devant les Nations Unies que la Cour internationale de Justice (CIJ) n’était pas compétente pour juger les litiges liés à la chasse à la baleine.