On a assisté au premier championnat international d’escape game à Budapest

On a assisté au premier championnat international d’escape game à Budapest

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Par Kirkis

Publié le

C’est dans la ville de Budapest, en Hongrie, au bord du Danube, que s’est déroulée la finale du premier championnat international d’escape game le 25 mars dernier : les Red Bull Mind Gamers.

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Proche de l’atmosphère du jeu vidéo, dont il s’inspire en partie, l’escape game (ou escape room) est un jeu d’évasion grandeur nature, dans lequel une équipe est enfermée dans une pièce, à l’intérieur de laquelle elle doit trouver des indices et résoudre des énigmes pour pouvoir s’en échapper.

Chaque partie est conditionnée par un scénario et un décor que l’on peut choisir parmi plusieurs thèmes : de l’attaque des zombies au bureau vintage d’un vieux professeur en passant par le tombeau égyptien, le manoir hanté ou la prison, comme nous l’expliquent les youtubeurs Adri Geek et VeerDosE, présents durant l’événement, dans cette vidéo :

Les Red Bull Mind Gamers sont le tout premier tournoi international d’escape game. Ouverte à tous, la première sélection en ligne consistait en une série d’épreuves de logique à résoudre. Les meilleurs participants ont été ensuite réunis en équipes avant de passer des phases de qualifications en conditions réelles dans différentes villes du monde. Vingt-deux équipes venues de différents pays, dont la France, se sont ensuite rendues à Budapest, capitale de la Hongrie, afin de tenter leur chance lors des demi-finales dans une partie d’escape game géante. Deux équipes “wildcard” ont également été constituées durant des sélections de la dernière chance, réunissant des joueurs venus de différents pays.

Budapest, capitale des escape rooms 

La popularité de ce nouveau loisir est grandissante, et Budapest en est la capitale, avec pas moins de 85 entreprises spécialisées dans la conception et la fabrication d’escape rooms, et plus de 200 lieux qui en proposent (contre une vingtaine à Paris) ! C’est donc sans grande surprise que la finale de cette première édition des Red Bull Mind Gamers s’est déroulée le 25 mars dernier dans la capitale hongroise, dans un immense hangar aménagé pour l’occasion.

Un concept novateur et futuriste

Avec la volonté d’échapper au schéma récurrent des indices visibles uniquement sous la lumière noire et des clés cachées dans le décor, le docteur Scott Nicholson, professeur à l’université Wilfrid-Laurier en Ontario (Canada), a tenté ici de réinventer le concept même d’escape room, en voulant “associer le corps et l’esprit”. Les épreuves demandent donc aux participants de coordonner leurs mouvements tout en réfléchissant aux solutions des énigmes.

C’est avec l’aide d’une centaine d’étudiants que cette escape room, directement inspirée du film MindGamers, réalisé par Andrew Goth pour les studios Terra Mater, a été pensée et produite par la société Fox in the Box.

Baptisée “Mission : Unlock Enoch”, c’est la première escape room qui se base sur la logique quantique et nécessite des compétences telles que créativité, logique, pensée visuelle et sens de la stratégie. Dans une ambiance futuriste, les épreuves des demi-finales demandaient aux candidats de résoudre plusieurs énigmes à base de lumières, de lasers, de couleurs et de casse-tête à assembler.

Une équipe de France prometteuse

Raphaël Perchec, Jérémy Octeau, Antoine Cavaillé et Pierre Monge, les quatre jeunes membres de l’équipe de France, sont tous étudiants à l’école d’informatique Epitech de Bordeaux. Voulant au départ se lancer des défis entre eux à l’occasion des épreuves de sélection en ligne, ils n’avaient jamais fait d’escape game auparavant, mais les enseignements en informatique qu’ils ont suivis ne sont certainement pas pour rien dans leur capacité de réflexion et de logique.

Selon Pierre, “c’est l’observation, la réflexion, la liaison entre tous les éléments à disposition et la communication” qui sont les qualités requises pour sortir de ces escape rooms novatrices. Des compétences qui se travaillent, puisque, comme nous l’explique Pierre, l’équipe s’est entraînée à de nombreuses reprises :

“On s’est entrainés sur des exercices en ligne que Red Bull fournit et on a fait quelques escape rooms avant de venir ici. Des lieux à Bordeaux nous ont prêté leurs locaux pour qu’on s’entraîne, des gens nous ont coachés. On a fait beaucoup d’escape rooms en arrivant à Budapest également.”

Mais c’est certainement le lien qui les unit qui est la clé de leur présence à Budapest, un esprit d’équipe sans leader où chacun trouve sa place en fonction de ses capacités et des énigmes à résoudre, comme nous l’explique Jérémy :

“L’esprit d’équipe c’est important. On a su s’adapter à chaque room que l’on a faite, on avait toujours une personne qui recentrait l’attention dans l’équipe. Mais pas forcément de capitaine qui va donner des ordres ou même orienter la recherche.”

La sélection pour la finale

Lors des demi-finales, où les équipes sont réparties en deux groupes, la France est la seule, avec la Slovénie, à avoir réussi à résoudre toutes les énigmes. Problème : France et Slovénie sont dans le même groupe, et une seule équipe ira en finale. Quand j’ai rencontrés les joueurs de l’équipe de France le soir de la finale, ils étaient dans l’attente de savoir s’ils allaient faire partie des deux équipes à pouvoir s’affronter pour le trophée. En effet, la sélection ne dépend pas uniquement de la faculté à s’échapper de l’escape room : un système de point permet d’apprécier l’intelligence des équipes, les pénalisant lorsqu’elles font fausse route ou demandent des indices pour avancer. La rapidité compte également, les performances étant chronométrées. Aussi, la tension est à son comble lorsque la finale débute, retransmise en direct sur Red Bull TV (et regardable en replay).

Hélas pour Raphaël, Jérémy, Antoine et Pierre, c’est la Slovénie qui part en finale, et c’est l’Ukraine qui les affrontera. La France est néanmoins deuxième de son groupe. Pierre et Jérémy commentent non sans déception ces résultats :

“Le point qui fait mal, c’est qu’on était deux à finir le premier jour, sans utiliser aucun indice, la Slovénie et nous. On était au coude à coude, on a dû faire des erreurs, j’ai eu l’impression qu’on a raté un challenge avec des lasers verts, on a peut-être eu une pénalité là-dessus. C’est vraiment sur la rapidité que ça a dû se jouer. On attend d’avoir les scores, et on va voir ce que donne la Slovénie, en espérant qu’ils gagnent pour qu’on ait moins de regrets.”

Et le gagnant est…

La finale oppose donc la Slovénie à l’Ukraine. La première épreuve se joue avec les deux équipes, dans une certaine confusion, et se compose de plusieurs petites énigmes demandant la coordination de chacun. Cette première partie détermine un score pour chaque équipe, qui sera décisif pour la suite.

C’est ensuite une épreuve dans un tunnel recouvert de hiéroglyphes, ambiance archéologie futuriste, que chaque équipe affronte seule à tour de rôle, sans qu’aucune des deux ne la réussisse.

Une dernière épreuve oppose les deux équipes simultanément, sur une série d’exercices de logique proposés sur un écran tactile. Un exercice que les Français avaient parfaitement réussi lors des qualifications, et qui leur aurait assuré la victoire s’ils avaient été sélectionnés.

C’est finalement la Slovénie qui sort la première de cette Mission : Unlock Enoch et débarque triomphalement sur le plateau du live. Les joueurs slovènes remportent un trophée cubique divisible entre chaque coéquipier, mais surtout, ils partiront aux États-Unis pour concevoir leur propre escape room lors d’un workshop au MIT Game Lab, dans le Massachusetts.