Non, le café ne favorise pas le cancer, sauf s’il est servi trop chaud

Non, le café ne favorise pas le cancer, sauf s’il est servi trop chaud

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“Coffee”, la recherche la plus riche de tout Flickr. Crédit: Flickr/Creative Commons

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Par Thibault Prévost

Publié le

Une nouvelle étude de l’OMS démolit les prétendus liens entre consommation de café et risques de cancer. Et rappelle le risque lié aux boissons trop chaudes.

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En 1991, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) jetait un gros pavé dans le marc en plaçant le café sur la longue liste des aliments et substances possiblement cancérogènes. Aujourd’hui, après deux décennies d’études, le Centre international de la recherche sur le cancer (Circ), lui-même excroissance de l’OMS, a rétabli la vérité : il n’existe, selon l’étude publiée le 14 juin dans The Lancet Oncology (accès gratuit sur inscription), aucune preuve suffisante pour établir un lien entre tumeur maligne et double expresso du matin.

Pour parvenir à cette conclusion, le Circ s’est entouré de 23 scientifiques pour éplucher un millier d’études couvrant une vingtaine de cancers, et finalement modifier la classification du café et du maté (cette infusion d’herbes épicées prisée des Argentins et des hipsters européens) de 2B (“possiblement cancérogène”) à 3 (“inclassable”). L’étude a même prouvé, dans les cas de cancer du foie et de l’utérus, le rôle bénéfique de la substance.

La barre des 65 °C

Si l’étude innocente donc notre cher café, elle désigne en revanche un nouveau responsable au cancer : les boissons trop chaudes, peu importe lesquelles. Selon le rapport du Circ, toutes les boissons chaudes consommées au-delà de 65 °C sont classées 2A, soit “probablement cancérogènes” pour l’être humain, et favoriseraient notamment le cancer de l’œsophage… sans que l’on sache trop pourquoi. Des résultats obtenus après des études menées en Iran, en Chine et en Amérique du Sud où thé, maté et café sont généralement consommés autour de 70 voire 80 °C.

En Europe, l’ajout de lait nous épargne (généralement) ce genre d’effets secondaires et même, pour ceux qui s’en passent, nos boissons chaudes sont servies environ 10 degrés plus froides. Sans compter les deux minutes passées à prendre la photo Instagram de sa tasse, qui réduisent encore la température d’environ cinq autres degrés.